La hausse annuelle des tarifs d'autoroutes devrait rester "raisonnable" début 2023, a indiqué le ministre délégué aux Transports vendredi sur franceinfo. "Je veux une augmentation raisonnable mais ce ne sera pas dans l'ordre de grandeur de 7-8%", a indiqué Clément Beaune. Les péages des autoroutes augmentent tous les ans, généralement le 1er février, suivant un calcul qui prend en compte le taux d'inflation et les travaux engagés par les sociétés concessionnaires.
Une hausse de 2% des tarifs en moyenne en 2022
Selon le quotidien Le Monde, les sociétés d'autoroutes ont évoqué une hausse allant jusqu'à 8% lors des discussions en cours avec le ministère des Transports. La hausse des tarifs a été de 2% en moyenne cette année. "Si on appliquait les choses de manière automatique on serait potentiellement sur des hausses très élevées", dans cet ordre de grandeur, et ce serait "insoutenable", a indiqué Clément Beaune à la radio.
Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau s'était dit vendredi "stupéfait par l'indécence des sociétés d'autoroutes qui réclament une augmentation de 8% des péages" en 2023. "En pleine crise de pouvoir d'achat des Français déjà étranglés par le prix de l'essence (...) cette demande est scandaleuse", a estimé Bruno Retailleau dans un communiqué.
Ne pas arrêter d'investir dans la sécurité
Le ministre des Transports a souligné que "l'usage de la voiture coûtera plus cher, c'est inévitable, dans les années qui viennent". Mais "ce qu'on paye aux autoroutes c'est des investissements, je ne veux pas qu'elles arrêtent d'investir dans la sécurité", a-t-il souligné. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et candidat à la présidence du parti, a indiqué pour sa part vouloir "rééquilibrer" les conditions "outrageusement favorables" dont ces sociétés "ont bénéficié quand l'État leur a concédé notre service public autoroutier".
Bruno Retailleau a déposé l'année dernière une proposition de loi "pour revoir les contrats des sociétés d'autoroutes et assurer un partage équilibré des bénéfices entre les usagers, les autorités concédantes et les concessionnaires". Ce texte n'a pas encore été inscrit à l'ordre du jour du Sénat. Les principaux réseaux d'autoroute ont fait un petit geste cet été en accordant jusqu'à 25 euros de réduction sur les dépenses de péages payées en chèques-vacances, alors que la hausse des prix des carburants alourdissait le budget des vacances.
Après avoir atteint 5,8% cette année, l'inflation évoluerait l'an prochain dans une fourchette comprise entre 4,2% et 6,9%, selon les projections.