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Margaux Fodéré / Crédit photo : PHILIPPE HUGUEN / AFP , modifié à
Vers un retour de la taxe d’habitation ? Sous une forme déguisée ? De nombreux maires plaident pour la création d'un impôt local dont s'acquitteraient tous leurs administrés. Si l'exécutif ne cite aucun dispositif pour le moment, pour les propriétaires immobiliers, cette idée d'un retour de la taxe d'habitation, même très hypothétique, fait grincer des dents. 

Le budget est arrivé lundi soir en séance publique à l’Assemblée. Parmi les sujets clivants, il y a l’idée d’un rétablissement de la taxe d’habitation. Certains députés, à gauche, veulent le renforcer sur les résidences secondaires. Certains maires, comme Jean-François Copé, veulent son retour pur et simple pour les résidences principales. Des scénarios, pour le moment, hypothétiques mais qui font déjà grincer des dents les propriétaires immobiliers.

Une triple peine

Didier rit jaune mais l’idée d’un retour, même très hypothétique, de la taxe d’habitation sur les résidences principales ne l’amuse pas du tout. "Comme aujourd’hui, on a fortement augmenté la taxe foncière, je trouve que ça ferait beaucoup pour l’immobilier", dénonce le sexagénaire au micro d’Europe 1. Alors que la taxe foncière a augmenté de quasiment 33% en France ces dix dernières années, un alourdissement de la fiscalité locale serait une triple peine, estime Sylvain Grataloup, le président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers.

"La première, c’est que les propriétaires soient les seuls à financer les services publics. La deuxième peine, c’est qu’on leur demande bien plus que le montant initial. Et la troisième, vous allez avoir des gens qui vont se débarrasser de leur bien", détaille le spécialiste. Avec la suppression de la taxe d’habitation, les collectivités locales ont perdu une partie de leurs recettes et elles cherchent aujourd’hui la solution à une équation financière devenue très compliquée.

Mais tous les deux refusent que la clé repose uniquement sur les propriétaires qui, contrairement aux idées reçues, sont loin d’être seulement des Français aisés, explique Sylvain Grataloup. "C’est un petit pavillon, de celui qui est tout content de pouvoir avoir un bout de terrasse pour faire un barbecue et accueillir ses amis. On est en train de prendre sur ceux qui sont en mesure de relancer la croissance économique", dénonce-t-il. L’Association des maires de France plaide plutôt pour une cotisation territoriale universelle qui pourrait être progressive selon les revenus sans qu’aucun dispositif n’ait été arrêté par le gouvernement pour le moment.