C’était en juin dernier, le ministre de l’Économie promettait une réduction de 10 à 15% des factures d’électricité des Français début 2025… Dans les faits, la baisse pourrait être moins importante que prévu. Selon les informations d’Europe 1, le gouvernement sortant laisse, dans un carton, un projet de taxe sur les outils de production de plus de 260 mégawatt. En clair : ce sont les plus grosses centrales du parc français, la plupart appartenant à EDF.
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"Ça n’a aucun sens"
EDF dont les marges de manœuvre sont pourtant très limitées, s’agace Nicolas Goldberg, expert de l’énergie chez Colombus Consulting. "Le premier producteur impacté ça va être EDF, alors qu’ils ont fait des résultats catastrophiques en 2022, et qu’ils n’ont toujours pas épongé la dette… et qu’on leur demande de doubler leurs investissements. Ça n’a aucun sens", détaille-t-il.
Et EDF sera bien obligé de répercuter cette hausse de la fiscalité. Alors qu’elle représente déjà une bonne partie de la facture d’énergie, rappelle Jacques Percebois, professeur émérite à l’Université de Montpellier. "La Cour des Comptes, dans son récent rapport, a bien rappelé que les taxes sur l’énergie, c'est déjà 40% de la facture des ménages", déplore-t-il. D’ailleurs, la Cour des Comptes appelle à repenser la fiscalité sur l’énergie, pour la rendre plus acceptable socialement. Pour beaucoup d’experts, ce projet de taxation enverrait, au contraire, un très mauvais signal.