"Injustifiable", "déraisonnable", "discriminatoire", "entrave au progrès"… Les grandes entreprises américaines du numérique ne manquent pas de qualificatifs pour exprimer leur désaccord avec la "taxe GAFA". Adoptée par l'Assemblée nationale début juillet, cette taxe de 3% sur les activités en France des géants du numérique, rétroactive sur l'année 2019, irrite outre-Atlantique. Et des représailles contre la France sont déjà envisagées.
Une taxe sur le vin français ?
En réalité, l'audition des entreprises du numérique par le Bureau du Représentant au commerce, à Washington, n'est qu'une formalité. L'administration américaine a déjà pris fait et cause pour ses fleurons, explicitement visés par la France (même si d'autres entreprises sont concernées, notamment chinoises et françaises). Le rendez-vous doit simplement servir à établir les griefs des uns et des autres et organiser la contre-attaque américaine.
Pas toujours sur la même ligne que Donald Trump, les GAFA pourront cette fois compter sur le président américain pour les défendre. Vent debout contre la taxe française, qu'il juge "stupide", le président américain a déjà promis des représailles. Il a ainsi menacé ouvertement de taxer des produits français, à commencer par le vin. Selon CNBC, cette éventuelle taxe, qui ferait chuter nos exportations, pourrait être mise en place dès le 26 août.
Hausse des prix sur Amazon, pour commencer
Les entreprises, elles aussi, préparent leur contre-attaque. Amazon a d’ores et déjà annoncé qu’il allait répercuter la taxe de 3% sur les frais de vente payés par les entreprises partenaires qui vendent leurs produits sur Amazon en France. Selon Peter Hiltz, responsable de la politique fiscale internationale d'Amazon, cela concernerait "plus de 10.000 entreprises de petite et moyenne taille basées en France".
En bout de chaîne, c’est donc le consommateur qui pourrait payer ces 3% supplémentaires. Une mesure qui pourrait faire des émules : par le biais de l'Information Technology Industry Council, groupe de pression qui représente les intérêts de grandes entreprises du secteur des nouvelles technologies, Facebook, Google, eBay ou encore Microsoft font également planer cette menace.