Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a prévenu jeudi que l'Europe prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour répondre à une hausse des tarifs douaniers américains sur les importations d'acier et d'aluminium européens, appelant Washington à faire preuve de "sagesse".
Prêts à prendre "toutes les mesures nécessaires". De telles mesures seraient "injustifiées, injustifiables et dangereuses", a estimé Bruno Le Maire à l'issue d'un entretien à Paris avec son homologue américain, le secrétaire au Commerce Wilbur Ross. "Nous ne pourrons pas rester sans réaction si jamais l'Union européenne [était] agressée", a ajouté le ministre.
"Nous sommes déterminés, avec nos partenaires allemands, avec la commissaire au commerce Cécilia Malmström, à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre à d'éventuelles décisions américaines" contraires aux intérêts européens, a-t-il poursuivi.
Bientôt de nouvelles taxes sur les importations européennes ? Cette mise en garde intervient dans un contexte de vives tensions commerciales, les États-Unis ayant annoncé qu'ils clarifieraient d'ici vendredi leur position sur l'imposition ou non de taxes sur les importations européennes d'acier et d'aluminium. Selon le Wall Street Journal, Washington devrait annoncer l'application de tarifs douaniers supplémentaires sur les importations d'acier et d'aluminium, comme le redoutent les Européens.
"Nous ne voulons pas de guerre commerciale". De telles décisions "seraient dangereuses pour la croissance, elles seraient dangereuses pour la liberté du commerce", a estimé jeudi Bruno Le Maire. "Nous ne voulons pas de guerre commerciale. Mais nos amis américains doivent savoir que s'ils prenaient des décisions agressives contre l'Europe, l'Europe ne resterait pas sans réaction", a-t-il prévenu.
Interrogé sur la nature des mesures qui pourraient être prises par l'Union européenne, Bruno Le Maire n'a pas apporté de précisions, se contentant d'assurer que ces mesures étaient "prêtes". "Le commerce mondial, ce n'est pas 'règlement de comptes à OK corral'", a en revanche insisté le ministre, en référence à un western américain de 1957. "Ce n'est pas chacun attaque l'autre et on voit qui reste debout à la fin"
"Le commerce mondial doit reposer sur des règles, sur du multilatéralisme", a ajouté le locataire de Bercy, se disant "prêt à refonder ce multilatéralisme". "Nous sommes ouverts à des discussions mais nous ne discutons pas sous la pression", a-t-il ajouté.