Taxes douanières américaines : pourquoi la riposte européenne ne se fera pas trop ressentir du côté des consommateurs
L'Union européenne entre en guerre commerciale avec les États-Unis. Washington a annoncé ce mercredi taxer à 25% l'acier et l'aluminium européen, provoquant une réaction de Bruxelles. Des nouveaux frais de douane sur les produits américains ont été adoptés. Mais les consommateurs européens ne devraient pas trop le sentir dans les rayons.
L'heure est à la riposte. Après l’entrée en vigueur, ce mercredi des droits de douane américains à hauteur de 25% sur l’acier et l’aluminium importés depuis l'Europe, la Commission européenne a annoncé une riposte en deux temps. Elle devrait être massive à compter du mois d'avril, car Ursula von der Leyen a annoncé vouloir taxer pour 26 milliards d’euros de biens américains, l’équivalent de l’impact estimé l'augmentation des droits de douane sur l’acier et l’aluminium.
Une première hausse sans conséquences pour les consommateurs ?
Ainsi, les consommateurs européens verront dès le mois prochain le prix des iconiques motos Harley-Davidson augmenter. Des bateaux devraient être aussi concernés. Mais ce genre d'achat reste occasionnel et réservé à une clientèle spécifique. En revanche, la viande, les céréales, les jeans et le whisky touchent un large public. Mais à quelques exceptions près, il n'y aura pas d'impact sur les prix.
"Ce que l'on voit dans les magasins et dans les grandes surfaces alimentaires, c'est qu'en fait, une majorité des produits américains aujourd'hui est produit sur le sol européen", souligne au micro d'Europe 1 Thomas Graffagnino, expert commerce chez Sia Partners.
Une nouvelle salve de taxes à la mi-avril
"Il y a des usines de production sur le sol européen et les marques, même américaines, ne seront pas soumises à la hausse des droits de douane. Donc, ça sera sans impact pour les consommateurs", insiste-t-il.
Seuls quelques produits qui traversent réellement l'Atlantique comme les célèbres oranges de Floride verront leur tarif augmenter et encore. Car les industriels et les distributeurs peuvent effacer partiellement l'impact des tarifs douaniers en rognant sur leurs marges. Il faudra donc attendre la deuxième salve de droits de douane européens prévue mi-avril avec un éventail de produits beaucoup plus larges pour mesurer de réels effets sur les consommateurs.