Seul chez soi devant son ordinateur... Cette situation d'habitude exceptionnelle va devenir habituelle pour bon nombre de Français confinés à cause du coronavirus et donc contraints de télétravailler. De nouvelles habitudes qui posent la question de la capacité de notre réseau internet face à cet afflux soudain de connexion. Et pour cause, le réseau sera sollicité de manière importante et constante sur la journée, comme l'explique Arthur Dreyfus, président de la Fédération française des Télécoms, au micro d'Europe 1 mardi.
Bien que conscient de l'enjeu, le spécialiste se veut rassurant. Plus de 15.000 techniciens et ingénieurs travaillent d'arrache pied pour que les réseaux fonctionnent, et ce, pas seulement pour les prochaines heures ou prochains jours mais pour les prochaines semaine et "éventuellement pour les prochains mois".
"Une responsabilité numérique" pour assurer certaines priorités
Mais, selon lui, c'est aussi aux Français d'adopter des comportements responsables comme de se connecter au wifi plutôt qu'à la 3G ou à la 4G, éviter les gros téléchargements ou les réserver pour la nuit... Des petits gestes qui permettront d'assurer certaines priorités. "Le pays rentre dans une période nouvelle où les Français seront à la maison et la solidarité nationale impose des priorités : pouvoir communiquer, travailler, s'informer, étudier depuis la maison. Il faut effectivement que cette discipline sociale, que nous nous imposons tous, s'accompagne d'une responsabilité numérique en ligne avec les priorités du pays", affirme-t-il.
Face à une hausse continue de la consommation sur tout la journée et pendant un certain temps, "le premier conseil que l'on doit donner c'est, à la maison, de se mettre en wifi car ce sont des réseaux fixes qui ont une capacité plus importantes que les réseaux mobiles", ajoute-t-il.
"Nous aurons peut-être à nous adapter"
Interrogé sur le risque que les opérateurs soient contraints de limiter le débit pour des services trop gourmands en borne passante comme Youtube, Netflix ou le jeu Fortnite, Arthur Dreyfus l'assure : "Nous sommes habitués à absorber des pics de consommation" avant de reconnaître que "nous aurons peut-être, dans les prochains jours ou prochaines semaines, à nous adapter en fonction de la consommation, des usages et encore une fois en fonction des priorités". Et de conclure : "Chacun doit en avoir conscience, les gens, les entreprises, les plateformes que nous sommes dans une période nouvelle et que nous devons agir aussi avec civisme dans nos usages numériques".