Une résistance qui peut coûter cher. En cette rentrée de janvier 2022, les employés aussi retrouvent le chemin du travail. Avec une particularité cette année en raison de la crise sanitaire. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé lundi dernier que le télétravail serait obligatoire dès le 3 janvier. Et les entreprises récalcitrantes risquent gros : 1.000 euros d'amende par salarié dans la limite de 50.000 euros. Une mesure qui inquiète bon nombre de salariés et d'employeurs.
"On sait que le télétravail, c'est bien quelques jours", détaille Benoît Serre, président de l'ANDRH, l'association nationale des DRH. Pour autant, lorsque "c'est beaucoup dans la semaine, et trois ou quatre jours [comme préconisé par le gouvernement] c'est quand même beaucoup. Là, c'est moins bien."
De la souffrance au travail
Selon lui, c'est "moins bien pour les salariés parce qu'ils ne le vivent pas forcément bien". Et de rappeler qu'il y a des risques "de retrouver des phénomènes d'isolement ou des conditions de vie qui ne sont pas adaptées à ça", observés lors des derniers confinements. Il peut y avoir "une forme de souffrance au travail liée à un sentiment d'intensité" et au fait "de ne jamais faire de pauses".
La question de la stabilité d'une société se pose également d'après Benoît Serre : "On sait que trop de télétravail dégrade la productivité collective." Il est aussi persuadé que cette mesure sera plus longue qu'annoncée puisqu'à "chaque fois que le gouvernement a été amené à prendre des décisions de cet ordre, ça n'a jamais duré trois semaines, mais plutôt deux, voire trois mois". Une réelle crainte, alors que la France est dans une "forme de reprise économique". Le président de l'ANDRH "a peur que ça dure encore longtemps", et que cela affecte les efforts de croissance française.