La tendance était claire, restait à chiffrer les dégâts. Suite à la vague d'attentats qui a frappé la France ces 18 derniers mois, le pays, première destination mondiale, a subi de plein fouet les effets de ces attaques. Le gouvernement a annoncé mardi que l'affluence touristique avait chuté de 7% depuis janvier dernier, pointant également du doigt la responsabilité des intempéries et des grèves.
Paris particulièrement touché. "Les arrivées (de touristes étrangers) depuis le début de l'année sont finalement en recul de 7% sur l'ensemble du territoire, mais les résultats en région sont globalement stables par rapport à l'an dernier, bien qu'impactées par l'attentat de Nice", a indiqué le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme Jean-Marc Ayrault, lors d'un déplacement mardi dans le Val de Loire. Pour Jean-Marc Ayrault, "les attentats expliquent en partie (ces) tendances décevantes", et "la perception du risque sécuritaire a eu une influence nette sur certaines clientèles, notamment les plus aisées, ou celles originaires d'Asie", sans oublier les difficultés économiques en Russie ou au Brésil. Si l'Hexagone entier est concerné par cette baisse de fréquentation, l’Île-de-France et plus particulièrement Paris sont durement touchés.
Agressions et prix trop élevés dans la capitale. Le secteur du tourisme en Ile-de-France a ainsi perdu un milliard d'euros de chiffre d'affaires depuis le mois de janvier, selon un bilan du Comité régional du tourisme (CRT), publié mardi. "Tous les clignotants sont au rouge!", s'est alarmé Frédéric Valletoux, président du CRT lors d'un point presse, demandant à l'Etat la mise en place d'un "plan Orsec". Jean-Marc Ayrault a également pointé des "prix trop élevés" dans la capitale, alors que selon lui, les professionnels de la Côte d'Azur ont ajusté leurs tarifs juste après l'attentat à Nice.
Un plan de relance pour rassurer touristes et professionnels du milieu. Jean-Marc Ayrault, qui avait présenté en mars un plan doté d'un million d'euros pour promouvoir la France à l'étranger après les attentats de 2015, a annoncé qu'il allait "mobiliser 500.000 euros additionnels" au profit de ce programme piloté par Atout France, pour couvrir notamment la Côte d'Azur. Le chef de la diplomatie française, qui avait déjà rassemblé la filière début juillet, a en outre indiqué qu'il réunirait "début septembre" un nouveau comité d'urgence économique du tourisme, "consacré aux régions les plus affectées" par cette baisse, avant de proposer d'éventuelles mesures supplémentaires. Il souhaite en effet disposer de "statistiques précises", car la situation est "très contrastée" et certaines régions "s'en sortent très bien", a-t-il souligné. Ainsi, Jean-Marc Ayrault a fait valoir que l'Euro 2016 de football avait entraîné des taux de remplissage record des hôtels dans certaines villes-hôtes, leur chiffre d'affaires ayant grimpé de 70% à Lens, Lille ou Saint-Etienne.
Le tourisme, une manne indispensable à la France. Ce recul de la fréquentation touristique est d’autant plus pris au sérieux que le tourisme représente une part importante de l’économie hexagonale : la France est la première destination mondiale. Résultat, "ce secteur génère entre 7 et 8 % de notre PIB et représente deux millions d’emplois directs et indirects", souligne le ministère des Affaires étrangères.