La ministre des Transports Élisabeth Borne s'est déclarée vendredi favorable à ce que la future "prime mobilité", devant favoriser le vélo et le covoiturage, devienne obligatoire. Elle élargirait la mesure à un "accompagnement systématique" des automobilistes "qui ont des difficultés dans leur déplacement domicile-travail".
Pour l'heure, la prime serait facultative
Le projet de Loi d'orientation des mobilités (LOM), qui arrive à l'Assemblée nationale après avoir été examiné au Sénat, prévoit le versement par les employeurs d'une prime facultative, sans charges sociales et sans fiscalité, d'un montant maximal de 400 euros par an pour les trajets domicile-travail effectués à vélo ou en covoiturage.
Cette prime serait versée sous la forme d'un chèque défiscalisé, et pourrait être différenciée selon les régions, a indiqué Élisabeth Borne sur LCI. "Elle est prévue facultative. Moi, je suis convaincue (...) qu'il y aurait une justice à ce qu'elle puisse être obligatoire", a-t-elle jugé. "Ces discussions, elles se poursuivent" avec le patronat, a indiqué la ministre, reconnaissant qu'"il n'y a pas unanimité à ce stade". "J'espère pouvoir convaincre que (...) ça serait une bonne chose", a-t-elle ajouté, estimant que la mobilité doit devenir "un thème systématique de discussion dans le dialogue social au sein d'une entreprise".
Une prime pensée pour les zones rurales
Cette prime est surtout destinée aux zones rurales où les salariés n'ont pas d'alternative à leur véhicule pour aller travailler et n'ont pas droit aux aides dont bénéficient ceux qui empruntent les transports en commun. À ce propos, Elisabeth Borne s'est déclarée ouverte à un élargissement de la prime au-delà du vélo et du covoiturage, notamment pour compenser en partie les effets de la hausse des prix des carburants.
"C'est très important de tenir compte des difficultés des Français qui n'ont pas d'autre solution que la voiture, et pour lesquels les fluctuations du baril de pétrole viennent peser sur le budget", a-t-elle remarqué. "Ça serait une bonne chose qu'on puisse avoir un accompagnement systématique pour tous les Français qui ont des difficultés dans leurs déplacements domicile-travail", a indiqué Mme Borne. "C'est une piste qu'on a souhaité ouvrir."