Un juge de Virginie a opposé mardi une fin de non recevoir à la filiale américaine de Volkswagen qui demandait le report de plusieurs procès dans l'affaire des moteurs diesel truqués, ouvrant la voie à une première audience le 26 février. Le procès devrait durer trois semaines.
Parallèle avec la Shoah. Le constructeur automobile faisait valoir que les propos "incendiaires" tenus par un avocat dans un documentaire produit par Netflix risquait d'influencer le jury. Le documentaire révèle notamment que Volkswagen avait, avec d'autres constructeurs, financé en 2014 des tests qui exposaient des singes à des émissions toxiques de moteurs diesel.
L'avocat Michael Melkersen, qui représente 300 plaignants, y tente un parallèle entre le traitement réservé aux singes et la Shoah. Il s'offusque du traitement réservé aux animaux et ajoute : "on ne peut s'empêcher de penser à d'autres événements dans l'Histoire impliquant le gazage d'individus par une personne qui était d'ailleurs présente à l'inauguration de la toute première usine de Volkswagen", référence limpide à Adolf Hitler. Volkswagen estimait que ces propos étaient de nature à empêcher un procès équitable dans un litige de consommation et demandait un report d'au moins six mois.
Une demande "extravagante", estime le constructeur. Bruce White, juge du tribunal du comté de Fairfax en Virginie, a annoncé à l'issue de l'audience qu'il maintenait la date du 26 février pour un premier procès intenté par un habitant de Caroline du Nord qui avait acheté une Jetta en 2014. "Les jurés en général ne connaissent pas grand chose à ces affaires", a-t-il déclaré. Après cette décision, une porte-parole de Volkswagen of America a déclaré que le groupe entendait "démontrer au prochain procès que le plaignant n'a subi aucun dommage et que sa demande de compensation est extravagante et sans fondement".
Logiciels de moteurs truqués. Le groupe allemand est poursuivi en justice par des consommateurs après avoir admis en septembre 2015 avoir truqué les logiciels de certains moteurs diesel afin de réduire leurs émissions polluantes en situation de test. La plupart des propriétaires des voitures concernées aux Etats-Unis ont accepté une indemnisation dans le cadre d'un règlement global de 25 milliards de dollars (20 milliards d'euros) négocié en 2016 mais environ 2.000 d'entre eux ont préféré porter plainte séparément, espérant une compensation supérieure.