Blablacar, un phénomène qui s'essouffle ? Alors que la start-up française faisait déjà face en 2017 à de nombreuses difficultés, comme le lancement par la SNCF des Ouibus et Ouigo, une enquête publiée vendredi par Libération révèle la mauvaise santé financière de Blablacar.
Une difficile installation à l'international. Avec près de 60 millions d'utilisateurs revendiqués, la start-up française n'a pas réussi à s'étendre hors des frontières de l'Hexagone. Selon Libération, le service de covoiturage installé au Brésil et en Russie fonctionne mais ne produit pas de chiffre d'affaires. En outre, le système de commission tel qu'appliqué en France n'est pas exportable partout. Et faute de covoitureurs potentiels, Blablacar a dû quitter la Grande-Bretagne, l'Inde, le Mexique et la Turquie, entraînant le départ des employés dédiés à l'internationalisation de la start-up.
Un manque d'attractivité. Ils ne sont pas les seuls. Du fait d'une mauvaise santé financière et d'un manque d'attractivité, les départs de cadres de Blablacar se sont multipliés en 2017. Selon les chiffres obtenus par Libération, une vingtaine de cadres de haut rang ont quitté leurs fonctions en 2017 pour des entreprises au chiffre d'affaires en bonne santé. En juin 2017, Frédéric Mazzella, fondateur de Blablacar en 2006 et président de l'entreprise, a transmis la direction opérationnelle à son cofondateur, Nicolas Brusson. Il n'est désormais que président du conseil d'administration.
Une concurrence accrue. Fragilisée par la libéralisation en 2015 d'une partie du secteur des transports, grâce à la loi Macron, l'entreprise a perdu 25% de parts de marché. Si le secteur du covoiturage n'est pas encore menacé, Blablacar, qui compte environ 10 millions d'utilisateurs en France, est toutefois bousculé. La start-up s'emploie désormais à développer un nouvel algorithme, annonce Libération, qui guiderait les recherches des utilisateurs.