«Une mesure inutile» : les auto-entrepreneurs veulent la suppression de la baisse du seuil d'exemption de la TVA
Les auto-entrepreneurs comptent bien faire reculer le gouvernement. Alors que ce dernier voulait abaisser le seuil de revenus à partir duquel ces Français devaient payer 20% de TVA, la mesure a été suspendue face au tollé provoqué. Désormais, les auto-entrepreneurs veulent l'annulation de la mesure.
La mesure est finalement suspendue, le temps de concertations. L'idée de diminuer le seuil à partir duquel les auto-entrepreneurs devaient payer 20% de TVA, ne sera pas passé inaperçu longtemps. Au total, près de 200.000 personnes dont le chiffre d'affaires dépassait les 25.000 euros (nouveau seuil à partir duquel la TVA s'applique ndlr) étaient concernés par la mesure.
Et si la mesure est suspendue, les auto-entrepreneurs veulent la suppression pure et simple de l'idée. Car l'appréhension est le sentiment qui prédomine chez les autoentrepreneurs. Si cette mesure, adoptée mercredi par 49-3, vient à être appliquée à la fin des tractations, ils devront alors augmenter leurs prix de 20%, quitte à perdre des clients.
"On risque tous de mettre la clé sous la porte"
Une situation qui pourrait être fatale à Jade, auto-entrepreneuse dans le secteur des soins à la personne. "Si ça passe, je vais être obligée d'ajouter 20% de TVA à mes soins. Et je risque de fermer mon cabinet. Donc il faut arrêter la mesure car sinon, on risque tous de mettre la clé sous la porte", confie-t-elle à Europe 1.
Autre solution : renier sa marge de 20% et voir ses revenus baisser. Une situation inacceptable pour François Hurel, président de l'Union des autoentrepreneurs et reçu hier matin à Bercy pour ouvrir les concertations avec le gouvernement.
Presqu'un mois de concertations
"Moi, je demande purement et simplement le retrait de la mesure. Elle ne sert absolument plus à rien, elle ne rapporte rien. Mais, si on veut faire un coup d'arrêt à l'esprit d'initiative, à la création d'entreprise en France, c'est le meilleur chemin. Donc, il faut arrêter la mesure", insiste-t-il.
Les concertations avec le gouvernement doivent se poursuivre jusqu'à la fin du mois de février. Tous espèrent que Bercy reculera sur la mesure.