L'exercice est subtil. "Ce qu'on attend de Pierre Gattaz, c'est pas de gaffe", confie un haut responsable patronal pas totalement rassuré avant le début, mardi, de l'université d'été du Medef, sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas. Cet événement de rentrée est toujours l'occasion, pour le patronat, d'adresser ses attentes et doléances à l'exécutif. Cette fois, le chef de file de l'organisation patronale va devoir se livrer à un numéro d'équilibriste.
Équilibriste. D'un côté, Pierre Gattaz ne peut pas être trop critique envers un gouvernement proche du monde de l'entreprise. De l'autre, s'il apparaît trop favorable, il risque d'embarrasser l'exécutif et d'agacer une partie du patronat qui trouve que les réformes ne vont pas assez loin.
Plus de donnant-donnant. Côté positif, Gattaz estime, et il va le dire, qu'il a affaire pour la première fois à un gouvernement sorti de la logique du donnant-donnant, créations d'emplois contre baisse de charges. Cela n'empêche pas beaucoup de patrons d'en être moins persuadés et de craindre qu'on leur remette la pression.
Deux points de friction. Certes, le patronat salue les réformes sur le code du Travail, encore qu'il attend d'en connaitre tous les contours. Mais les chefs d'entreprise considèrent que le compte n'y est pas sur deux points. D'abord, la fiscalité des entreprises, qui reste plus lourde en France qu'ailleurs. Ensuite, la transformation du CICE en baisse de charges pérennes, qui va se traduire par une hausse du coût du travail pour certains d'entre eux. La douzaine de ministres qui va défiler à l'université du Medef est prévenue.