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Guilhem Dedoyard , modifié à
Le maire de Nice Christian Estrosi a décidé d'interdire les locations saisonnières dans sa ville pour les vacances de février. "C'est irresponsable", fustige sur Europe 1 Richard Vainopoulos, président du réseau d'agences de voyages TourCom. "C'est un manque de respect total". 
INTERVIEW

Très peu de Français partent en vacances en février. C'est le constat amer des professionnels du tourisme alors que le premier week-end de départs indique que les comportements sont fortement modifiés par la menace du coronavirus. Richard Vainopoulos, président du réseau d'agences de voyages TourCom, explique que la pandémie et les déclarations des hommes politiques nuisent profondément à l'économie. "En moyenne c'est à peu près 20 % des Français qui partent en février mais là, il y a seulement 5 ou 6 % d'entre eux qui ont pu partir", déplore-t-il au micro d'Europe 1. 

Le président de TourCom s'en est ainsi pris à la décision de Christian Estrosi d'interdire les locations saisonnières à Nice. "C'est de la démagogie, quand on voit M. Estrosi prendre ce genre de décisions. D'abord il est maire, il n'est pas préfet", s'agace Richard Vainopoulos. "C'est même du populisme, c'est irresponsable, c'est un manque de respect total", estime-t-il. Car cette interdiction entraine des annulations qui affaiblissent les professionnels et leurs clients. "Les personnes dépensent beaucoup d'argent. Quand vous avez des locations, des contrats, il faut les remplir, sinon vous devez rembourser les clients avec des indemnités".

"Les Français ne partent pas"

La fermeture des remontées mécaniques a par ailleurs bien évidemment porté un gros coup à l'économie touristique. En février, habituellement, "c'est le ski qui est primordial, et quand il n'y a pas ça, les Français ne partent pas", explique Richard Vainopoulos. Celui-ci constate qu'il "y a très peu de gens dans les stations de haute montagne. Peut être un petit peu sur les stations de bas niveau, sur la PACA et la Corse mais ce sont plutôt des déplacements familiaux ou chez les amis".

Il critique également les annonces tardives du gouvernement concernant les vacances de février. En autorisant les départs tout en fermant les frontières, l'exécutif a placé les professionnels dans une situation complexe. Selon lui, cette décision revient à "jeter les agences de voyage et surtout les clients", une situation qu'il compare à celle des restaurateurs qui ont du jeter leur nourriture du jour au lendemain. 

"Les gens sont démotivés"

À cela s'ajoute que "les gens sont assez démotivés" par les déclarations politiques. La porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize, a expliqué sur Europe 1 dimanche qu'il n'y avait pas de "tolérance particulière" pour les vacanciers qui arriverait après 18 heures sur leur lieu de villégiature. Pour Richard Vainopoulos, "c'est illégal cette façon de faire. La loi n'interdit absolument pas de rentrer à 18 heures à partir du moment où vous avez calculé le temps nécessaire pour aller d'une destination à une autre".