Philippe Coy 1280 3:15
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Romain David , modifié à
Invité de Pierre de Vilno sur Europe 1, Philippe Coy, le président de la Confédération nationale des buralistes, a fait valoir ce nouveau dispositif de vente de billets de train, testé cet été dans cinq régions.
INTERVIEW

Vivement critiquée face à l’allongement des files d’attente aux guichets, la SNCF mise désormais sur de nouveaux espaces de vente. Avant la fin de l’été, les buralistes pourront vendre des billets de train dans cinq régions tests, en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand Est, en Normandie, dans les Pays-de-la-Loire et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Il m’a semblé intelligent d’offrir plus de mobilités aux usagers, avec un titre de transport pour la mobilité régionale et nationale", explique au micro de Pierre de Vilno, sur Europe 1, Philippe Coy, le président de la Confédération nationale des buralistes.

"Les usagers viendront dans notre commerce et demanderont un titre de transport pour un TER ou une grande ligne. Le buraliste disposera d’une tablette avec une application très simple, et pourra ainsi vendre le titre de transport à l’usager", détaille ce syndicaliste, lui-même buraliste dans les Pyrénées-Atlantiques, et qui rappelle que les bureaux de tabac vendent déjà des tickets de bus, de métro ou de tram selon les agglomérations. "Tous le matériel et le développement informatique a été porté par la SNCF." Les buralistes seront rémunérés via un pourcentage sur la transaction, mais le prix du billet ne bougera pas.

Toutefois, c’est vers l’entreprise ferroviaire que devront se tourner les usagers en cas de problème. "S’il y avait un souci, un échange ou un remboursement à réaliser, ce n’est pas le buraliste qui le fera, on est là pour faire la vente. Le SAV sera fait par les canaux classiques", précise Philippe Coy.

Devenir un commerce d'utilité

Pour ce commerçant, ce nouveau dispositif va permettre de rétablir du lien face à la dématérialisation des échanges, notamment dans les petites communes où bien souvent le bureau de tabac est l’un des derniers commerces subsistants. "On peut tout faire par Internet, mais il manquera toujours l’essentiel : la relation humaine. Ce réseau incarne cette proximité, ce lien humain." Le voyageur aura également la possibilité, en passant par son buraliste, de payer son titre de transport en liquide, ce qui n’est pas possible avec les automates actuellement installés dans les gares.

Pour les commerçants, la vente de billets SNCF vise également à compenser une baisse du chiffre d’affaire, conséquence des augmentations successives du prix du tabac. "Nous devons nous réinventer, nous transformer, être encore plus utile dans le quotidien des Français, et gagner des clients", soutient le président de la Confédération nationale des buralistes, toujours sur Europe 1. "La vente de billets est l’un des moyens pour relever ce pari. Ce losange rouge (logo que les débits de tabac ont obligation d’installer au-dessus de leur vitrine, ndlr) dira demain : ‘Je suis un commerce d’utilité pour le quotidien des Français’."