VTC, Uber, UberPop... : quelle est la différence ?

© PIERRE ANDRIEU / AFP
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La société Uber a décidé de suspendre en France son application très controversée UberPop. L'entreprise continue toutefois de proposer un service de VTC, activité légale aux yeux de la justice française. 

Nouveau rebondissement dans la guerre qui oppose les taxis à UberPop : la société américaine a décidé vendredi 3 juillet de suspendre son service UberPop, très controversé. Mais les VTC sont aussi dans la ligne de mire des taxis. Si vous n'avez rien compris à ce conflit, Europe 1 vous fait le portrait de chacun des protagonistes et de son positionnement face à la loi française.

#LES VTC

Les VTC, des chauffeurs formés et professionnels... On ne s'improvise pas chauffeur de VTC. Pour le devenir, il faut posséder le permis de conduire et suivre une formation de 250 heures minimum. L'apprenti chauffeur s'inscrit ensuite sur le registre national des professionnels de VTC, qui coûte 170 euros et doit être renouvelée tous les cinq ans. Ensuite, il crée sa propre société ou devient auto-entrepreneur. Il se rattache enfin à une entreprise qui lui fera bénéficier d'une plate-forme de réservation, par exemple Uber, AlloCab, Chauffeur-privé ou encore Marcel Cab. Les VTC sont reconnaissables grâce une vignette verte et à leur carte professionnelle apposées sur le pare-brise.

… en règle avec la loi. Alors que des VTC ont été violemment pris à partie par des chauffeurs de taxis jeudi, ce service est légal en France. Apparues en 2009, les Voitures de transport avec chauffeurs ont cependant créé dans un premier temps beaucoup de remous.

Interdiction de marauder. Les VTC ont désormais interdiction de "marauder", c'est-à-dire de circuler sur la voie publique à la recherche de clients, et doivent se contenter des réservations via les plates-formes. Ils ne peuvent donc se faire héler par des clients et sont obligés de se garer entre deux courses. La maraude "électronique" leur est aussi interdite.

Les chauffeurs de taxis reprochent cependant à des chauffeurs de VTC de ne pas respecter ces règles. De plus, comme les VTC ne payent pas de licence, au contraire des taxis, ils continuent quand même à être perçus par certains comme des concurrents déloyaux.

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Protestation de taxis jeudi, lors de leur grève (LOIC VENANCE / AFP).

#UBER

Une entreprise de VTC parmi d'autres…ou presque. Uber est une start-up américaine, née en Californie en 2010. En France, mais aussi dans le monde, Uber est de loin la première entreprise de VTC. Installée dans l'Hexagone depuis 2011, elle propose désormais les services de 4.000 chauffeurs dans quatre villes : Paris, Lyon, Nice et Lille. Et au total, la société revendique un million de clients réguliers. La France est son troisième marché derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. Uber est aujourd'hui un mastodonte qui, en 2014, a réussi à lever 40 milliards de dollars.

#UBERPOP

UberPop et ses chauffeurs non professionnels. Si les VTC proposés par Uber sont dans les clous de la loi, il n'en est rien de l'application UberPop, débarquée en France en février 2014. Utilisable dans neuf villes de France, 1.000 chauffeurs l'utiliseraient pour trouver des clients. Problème, il s'agit de simples particuliers qui arrondissent ainsi leurs fins de mois.

Les formalités pour travailler pour UberPop sont minimales : avoir 21 ans, le permis de conduire et un casier judiciaire vierge. L'inscription sur internet prend, elle, une poignée de minutes. Non déclarés auprès de l'Etat, ces chauffeurs improvisés ne payent pas de charges sur leurs revenus, au contraire des taxis et des VTC. Et, comme rien ne les oblige à déclarer l'argent gagné, cela peut s'apparenter à du travail au noir.