Les grains de riz ont déserté les marches des mairies, le vin d'honneur attend toujours d'être honoré, les pièces montées ne l'ont pas vraiment été : s'il est un secteur qui est sens dessus dessous depuis maintenant quinze mois et le début de la crise du coronavirus, c'est bien celui des mariages. Les robes de mariée, elles, sont restées dans les ateliers. Et ce printemps est l'occasion de les voir ressortir, avec de nouvelles tendances qui émergent. Pour les évoquer, Alexis Bleines, patron d’Alexis Mariage, propriétaire de Pronuptia, était l'invité d'Europe 1 mercredi midi.
Pour le propriétaire de cette marque très connue des Français, le redémarrage est bien là, avec 35% des jauges pour une célébration en intérieur jusqu'au 9 juin, 50% jusqu'au 30 juin, avant un été moins contraignant. "Aujourd'hui, on se marie où on peut se marier ! Pour 2021, on va faire un peu de rattrapage. 2022 va être une bonne année, 2023 va être une excellente année", anticipe Alexis Bleines au micro de La France bouge.
Trois profils depuis la réouverture
Mais les clientes n'ont pas attendu 2023 pour revenir en boutique et préparer ce moment unique (sur le papier). "On retrouve trois profils de femmes dans les boutiques depuis la réouverture : celles qui n'ont pas pu se marier en 2020 et qui se marient cette année, celles qui auraient pu acheter en mars et avril et qui se marient dans trois ou quatre mois, et celles qui se marient l'année prochaine", précise le dirigeant. Un "engouement" qui devrait conduire à rallonger quelque peu les délais dans la livraison des pièces. Impossible, en tout cas, d'avoir une robe préparée en moins de "trois mois" chez Pronuptia.
Sur la robe de mariée en elle-même, le Covid-19 semble avoir précipité certaines évolutions de consommation, en parallèle d'un âge moyen plus avancé, affirme Alexis Bleines. "Aujourd'hui, la future mariée n'a pas 22 ans mais 33 ans", explique-t-il. "Elle est déjà bien affirmée, ce n'est plus une jeune fille, elle sait ce qu'elle veut."
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Streetwear ou seconde main ?
Cette trentenaire se dirige désormais davantage vers "une robe trois-en-un, qu'elle peut porter à la mairie, à la soirée et après le mariage", poursuit le responsable. C'est donc une robe "transformable, un peu streetwear, avec des matières de jean. C'est le côté renouveau. Il y a toujours le côté robe large, mais on cherche désormais beaucoup l'esprit bobo. Dans le post-Covid, on va s'amuser sur ce style de robes."
En revanche, le dirigeant d'entreprise se montre un peu plus réticent sur l'essor du recyclage, comme des robes achetées sur des sites de revente d'habits. "C'est à l'étude, en coton recyclé, en seconde main, on réfléchit à ça… Mais ça restera peut-être deux robes sur une collection de 60 robes. On n'y est pas encore." Le retour des grains de riz, du vin d'honneur et de la pièce montée paraît bien plus imminent.