C’est l’histoire de deux femmes que tout oppose, dont les chemins se croisent à Versailles au crépuscule du règne de Louis XV. La première, la favorite du roi, est une parvenue ; la seconde, la dauphine, est une aristocrate. Dans un récit inédit, Virginie Girod vous raconte la rivalité entre Jeanne du Barry et Marie-Antoinette.
L’histoire de Jeanne Bécu est celle d’une incroyable ascension sociale. Elle naît en 1743 dans un milieu populaire. La seule chose dont Jeanne dispose pour tenter d’échapper à sa condition est sa beauté. Jeanne fait la rencontre du comte du Barry, un aristocrate libertin. La belle Jeanne devient la coqueluche du Tout-Paris et bientôt, le comte l’introduit à Versailles en espérant qu’elle devienne la maîtresse de Louis XV. C’est le meilleur moyen d’obtenir les faveurs du souverain pour lui et ses amis. Le cœur de Louis XV est libre, il vient de perdre son amie Madame de Pompadour. Du Barry gagne vite une grande influence sur le roi… et se fait beaucoup d’ennemis à la cour, qui méprisent ses origines roturières.
Marie-Antoinette, de son côté, voit le jour en 1755 à Vienne. Elle est l’une des dernières nées de l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche. Son mariage avec le Dauphin de France, le futur Louis XVI, est en partie organisé par le duc de Choiseul qui tenait à resserrer les liens avec l’Autriche, pour mieux s’opposer à l’Angleterre. Or, Choiseul déteste Jeanne du Barry, tout comme les filles de Louis XV. Marie-Antoinette est trop jeune pour comprendre les jeux d’influence. Elle prend donc également en grippe la favorite et ne lui adresse jamais la parole. Cette situation inconfortable plonge le roi dans l’embarras : elle a de l’affection pour la Dauphine, mais il en a plus encore pour sa maîtresse. Et si Marie-Antoinette devait être répudiée, ce serait la fin de l’alliance entre l’Autriche et la France !
Thèmes abordés : Louis XV, Versailles, Louis XV, Marie Antoinette
"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio
- Auteure et Présentatrice : Virginie Girod
- Production : Caroline Garnier
- Réalisation : Clément Ibrahim
- Direction artistique : Julien Tharaud
- Composition de la musique originale : Julien Tharaud et Sébastien Guidis
- Edition et Diffusion : Nathan Laporte
- Coordination des partenariats : Marie Corpet
- Visuel : Sidonie Mangin
Nous sommes à Versailles, le soir du 11 août 1771. À cette heure-là, la lumière pâle du jour mourant passe encore par les grandes fenêtres et se heurte déjà à l’éclat doré des chandelles. Mais personne dans la pièce n’a envie de profiter des dernières lueurs du coucher de soleil. Ici, on joue ! Les cartes et les jetons s’échangent à toute allure dans les rires joyeux des gagnants et les soupirs désespérés des perdants.
Le comte Mercy-d’Argenteau a bien du mal à partager la légèreté des courtisans. Il observe du coin de l’œil la comtesse du Barry. La favorite du roi est une belle blonde âgée de 28 ans au regard clair et aux joues roses… enfin d’ordinaire, parce que là, elle toute blanche. Elle attend un geste de la Dauphine, un mot, un compliment… une marque d’attention, n’importe laquelle ! Louis XV est très fâché de voir la Dauphine mépriser ouvertement sa maîtresse adorée ; mais Jeanne ne peut pas faire le premier pas pour apaiser la situation. L’étiquette le lui interdit. C’est Marie-Antoinette qui doit lui parler la première.
Marie-Thérèse d’Autriche , la mère de la Dauphine, et Merci-d’Argenteau, l’ambassadeur à son service, l’ont tancée plus d’une fois. Elle doit être agréable au roi et pour se faire, elle doit parler à sa maîtresse en public. Ce soir !
La Dauphine, seulement âgée de 16 ans, ne se soucie pas beaucoup des regards inquiets de l’ambassadeur. Pour l’encourager à parler à la favorite, celui-ci s’installe auprès d’elle et entame la conversation. À son tour, Marie-Antoinette se lève et commence à parler aux dames présentent dans la pièce. A contrecœur, elle se rapproche doucement de la favorite… elle n’est plus qu’à deux pas. Madame du Barry se redresse sur son fauteuil. Ses joues rosissent à nouveau. Elle attend, impatiente, un mot courtois.
Soudain, la voix de l’une des filles de Louis XV, Madame Adélaïde, s’élève et fait taire toutes les conversations. Cette vieille demoiselle flétrie et aigre s’écrit : « Il est temps de s’en aller, partons ; nous irons attendre le roi chez ma sœur Victoire ».
Cette fois c’est Merci-d’Argenteau qui blêmit. Il regarde impuissant la Dauphine emboîter le pas à sa grand-tante par alliance sans avoir adressé un mot à Madame du Barry. Adélaïde est décidément prête à tout pour empêcher un rapprochement entre la Dauphine et la favorite. Quelques heures plus tard, l’ambassadeur relate les faits à la mère de Marie-Antoinette dans une longue lettre. Nul doute que l’archiduchesse va être furieuse !
Madame du Barry devient maîtresse de Louis XV
Pour la première protagoniste de notre histoire, Jeanne Bécu, tout commence à Vaucouleurs, en Lorraine. C’est là qu’elle naît le 19 août 1743. Elle ne sait pas trop qui est son père. On parle d’un moine défroqué ou d’un riche bourgeois. Sa mère, quant à elle, est couturière.
La seule chose dont Jeanne dispose pour tenter d’échapper à sa condition est sa beauté. Cheveux blonds, yeux bleus, bel ovale, peau de porcelaine, corps souple aux formes exquises, voilà son passeport pour le demi-monde, celui des prostituées de luxe. Quelques relations de sa mère lui ont permis d’être éduquée dans un couvent puis de devenir lectrice chez une riche veuve. Mais la demoiselle peu farouche collectionne déjà les amants. Elle est donc renvoyée pour ses insupportables débauches ; débauches lucratives puisque ses amants lui garantissent, à elle et à sa mère, un agréable train de vie.
Jeanne fait alors la rencontre du comte du Barry, un aristocrate libertin qui lui apprend les codes du grand monde. La belle Jeanne devient la coqueluche du Tout-Paris et bientôt, le comte l’introduit à Versailles en espérant qu’elle devienne la maîtresse de Louis XV. C’est le meilleur moyen d’obtenir les faveurs du souverain pour lui et ses amis.
Le calcul est bon. Louis XV a perdu sa chère amie Madame de Pompadour et son cœur est libre. Il met très vite Jeanne dans son lit et découvre avec elle ce qu’il n’avait jamais connu auparavant : les plaisirs du sexe ! Eh oui, Jeanne est une experte alors que les précédentes maîtresses du roi ne l’étaient pas. La Pompadour était peu portée sur la chose et les petites maîtresses qu’elle lui trouvait, encore adolescentes et vierges, n’y connaissaient rien. Louis XV est sous le charme de sa nouvelle maîtresse, ivre de luxure.
Mais on ne présente pas une demoiselle célibataire et sans titre officiellement à la cour. Pour qu’elle puisse loger à Versailles, elle épouse le frère de son protecteur et devient officiellement Madame du Barry . Mesdames, les filles de Louis XV, voient avec horreur cette « putain » s’installer à Versailles. Mais la du Barry a une grande influence sur le roi et se fait vite autant d’amis que d’ennemis.
La rencontre de Marie-Antoinette et la Du Barry
La seconde protagoniste de notre histoire, Marie-Antoinette, née à Vienne en 1755, est à mille lieues de tout ça. Elle est l’une des dernières nées de l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche. Elle grandit dans l’ambiance familiale, presque bourgeoise, du château de Schönbrunn. Elle est très belle, blonde aux yeux bleus, et obtient tout ce qu’elle veut en usant de son charme naturel. Ces facilités ont fait d’elle une demoiselle frivole, incapable de comprendre le mode de vie complexe de Versailles où tout n’est que calcul, hypocrisie, étiquette et recherches de faveurs intéressées.
Son mariage avec le Dauphin de France, le futur Louis XVI, est en partie organisé par le duc de Choiseul qui tenait à resserrer les liens avec l’Autriche pour mieux s’opposer à l’Angleterre. Cette union rebat toutes les cartes de la géopolitique en Europe. Et, je vous le dis tout de suite, Choiseul déteste Madame du Barry.
Bref, lorsque la toute jeune Dauphine arrive en France en mai 1770, Louis XV lui organise immédiatement au château de la Muette, dans le bois de Boulogne, un grand dîner de 40 couverts afin qu’elle rencontre les principaux personnages de la cour : ses beaux-frères Provence et Artois, quelques ministres, les dames de la plus haute noblesse… et la du Barry. Choiseul en est malade. Il n’a pas réussi à convaincre le roi de renoncer à la présence de la favorite.
Marie-Antoinette, à ce qu’on raconte, ne comprend pas tout de suite ce qui unit le souverain à la jolie blonde. On lui aurait dit qu’elle veillait aux divertissements du roi, ce à quoi elle aurait candidement répondu qu’elle deviendrait sa rivale. Cette anecdote est peut-être inventée par les courtisans mais elle donne le ton.
Mesdames, les filles de Louis XV, et leurs amis vont très vite expliquer à Marie-Antoinette qui est la comtesse du Barry : une aventurière, une prostituée qui n’a pas sa place dans le sanctuaire de la royauté, une femme de mauvaise vie qui dévoie le roi et assure à son âme un aller-simple pour l’Enfer. N’oublions pas que la société d’Ancien Régime n’est pas la nôtre. Tout le monde – ou presque – croit en Dieu et essaye de vivre dans les préceptes de l’Église. L’adultère a beau être une vraie pratique sportive à Versailles, les libertins assumés n’ont pas bonne presse.
Marie-Antoinette est trop jeune et naïve pour comprendre les jeux d’influence ; elle se laisse totalement guider par les filles de Louis XV et prend donc en grippe la favorite. Elle ne lui adresse jamais la parole. Cette situation navre Louis XV qui a de l’affection pour la Dauphine, certes, mais qui en a plus encore pour sa maîtresse.
Marie-Thérèse d’Autriche a beau être loin, elle comprend parfaitement les rouages de Versailles et pousse sa fille à ne pas s’aliéner le roi. Si Marie-Antoinette devait être répudiée, ce serait la fin de l’alliance entre l’Autriche et la France. La Dauphine doit prendre sur elle et parler à Jeanne du Barry. Mais Marie-Antoinette résiste. Elle fait plusieurs séjours à Marly, le petit château de villégiature du roi de France où seuls quelques élus sont admis, et même ici, « l’Autrichienne », comme l’appellent déjà les perfides Mesdames qui ne lui veulent pas que du bien, refuse de parler à la comtesse du Barry.
Deux femmes qui auraient pu s'entendre
Ce qui est un peu triste avec le recul, c’est qu’elles auraient pu s’entendre parce que dans le fond, aucune de ces deux femmes n’a mauvais fond. Elles peinent toutes les deux à trouver leur place à Versailles, elles aiment la fête et elles partagent un amour inconditionnel des animaux. Marie-Antoinette adore ses chiens et supplie sa mère de la laisser avoir de nouveaux carlins alors que Jeanne s’épanouit au milieu de ses perroquets et de son singe.
Le roi essaye de régler la situation en plaçant auprès de Marie-Antoinette des amies de Madame du Barry, en tant que dame d’atours par exemple, c’est-à-dire la femme en charge de la garde-robe. Mais la Dauphine s’y oppose, l’œil humide. Face à l’insistance du roi, après un marchandage sur ses dames de compagnie, elle accepte malgré tout la duchesse de Saint-Mégrin dans son entourage. Mais l’amie de la favorite ne parvient pas à apaiser le mépris de classe de l’Autrichienne, parce que c’est bien de ça dont on parle. Marie-Antoinette déteste cette petite parvenue qui n’est rien à côté d’elle.
Ne pas comprendre que Marie-Antoinette est infiniment fière du rang qu’elle occupe, c’est passer à côté du personnage. Mais, elle n’est elle-même pas toujours digne de ce rang : elle manque de finesse. Elle ne voit pas qu’elle est influencée par la coterie du parti dévot, un ensemble de courtisans souvent bien nés, proches des princes du sang. Pour eux, avoir la Dauphine dans leur camp est une victoire politique.
En méprisant ouvertement la du Barry, Marie-Antoinette rabaisse la coterie opposée, celles des ambitieux de la cour dont les ramifications vont jusqu’à Paris, jusque dans la grande bourgeoisie dont les intérêts sont opposés à ceux des aristocrates. Mais là où ça se complique, c’est que ces coteries sont mouvantes et que des ennemis apparents peuvent parfois s’unir contre un ennemi commun.
Sans guide, comment voulez-vous qu’une adolescente qui a grandi dans le cocon de Schönbrunn s’y retrouve ?
Les premiers mots humiliants de Marie-Antoinette
C’est pour protéger sa fille et les intérêts de son pays que Marie-Thérèse, secondée par son espion à Versailles, Merci-d’Argenteau, continuent à pousser Marie-Antoinette à parler à la du Barry. L’ambassadeur pense que Marie-Antoinette va se plier aux exigences de sa mère pendant cette soirée de jeu du 11 août 1771. Mais l’intervention brutale de Madame Adélaïde, l’une des filles du roi, fait échouer cette première prise de contact public.
Quelques jours plus tard, le 28 août, la Dauphine se fait tancer par la Louis XV dans les appartements de la du Barry en présence de Merci-d’Argenteau. Le roi exige qu’elle dise à sa maîtresse ne serait-ce qu’une phrase en public. Ce n’est que quatre mois plus tard, après avoir mécontenté sa mère et plusieurs diplomates que Marie-Antoinette accepte d’obéir.
Le soir du bal du jour de l’an 1772, la Dauphine ravale son orgueil mal placé, et, alors que la fête bat son plein, elle glisse à la comtesse du Barry « Il y a bien du monde aujourd’hui à Versailles ». Cette phrase apparemment anodine est en réalité une vilaine pique. Elle sous-entend qu’on laisse entrer n’importe qui à Versailles, y compris cette débauchée. La pauvre Jeanne du Barry est humiliée et Mesdames fulminent parce que la Dauphine lui a tout de même parlé.
Entêtée et totalement inconsciente des jeux de pouvoir après deux ans à la cour, Marie-Antoinette promet de ne plus jamais parler à la du Barry. Tout au mieux, elle accepte de se tourner un tout petit peu vers elle, comme si elle l’admettait dans ses conversations, comme elle le fait le 26 juillet suivant, à la sortie de la messe à Compiègne. On est quand même au summum de la mauvaise volonté.
Deux rivales qui s'affrontent
Si vous voulez mon avis, le mépris de classe de Marie-Antoinette vis-à-vis de Madame du Barry est aussi teinté de jalousie. Comme elle le montrera une fois reine, Marie-Antoinette veut être la plus belle femme du royaume de France et la plus admirée. C’est là que réside tout son orgueil. Et la très belle Jeanne du Barry sortie du ruisseau lui fait beaucoup d’ombre. En plus, on ne peut rien lui reprocher si ce n’est sa naissance. Elle est gentille, bien élevée, plaisante, douce et drôle… et surtout… tellement belle.
L’une des preuves de la jalousie de la dauphine s’exprime sur un terrain inattendu. Marie-Antoinette n’aime pas lire et Jeanne adore ça. Et pourtant, la Dauphine exige d’avoir une plus belle bibliothèque que la du Barry. C’est son caprice alors que la cour est à Compiègne en cet été 1772. Elle obtient donc sa superbe bibliothèque, des meubles sublimes avec des vitres et des glaces et un choix de livres de premier ordre. Elle s’efforce même d’en lire quelques-uns pour la plus grande joie de sa mère et du diplomate Merci-d’Argenteau. Ce dernier est surpris de la voir enfin poser à partir de 1773 des questions intelligentes sur la diplomatie européenne.
Les deux rivales s’affrontent aussi sur le terrain de la musique . Les opéras baroques français sont en train de se démoder. Ces vestiges austères du siècle de Louis XIV n’intéressent plus une jeunesse en mal de distraction. Madame du Barry soutient l’essor de l’opéra italien. Elle promeut notamment l’œuvre de Piccinni, l’un des maîtres napolitains de l’opéra buffa qui privilégie la comédie. Au contraire, la Dauphine plébiscite Gluck, un compositeur du Saint-Empire qui prône le naturel dans la dramaturgie.
Les deux femmes sont donc les fers de lance de la grande querelle musicale des Gluckistes contre les Piccinnistes. Lorsque la Dauphine vient voir un opéra de Gluck, elle passe toute la représentation à applaudir. Et donc, ses beaux-frères et ses belles-sœurs se sentent obligés de l’imiter et toute la cour suit, et la cour s’oppose ainsi au goût des parisiens plus proches de la du Barry. Ce clivage n’a rien d’anodin car en soutenant Gluck qui sort vainqueur de cette querelle grâce à la Dauphine, Marie-Antoinette soutient sans s’en rendre compte un nouveau rapport à la philosophie et aux idées rousseauistes. Gluck est tourné vers ces lumières qui finiront, sans le vouloir, par nourrir la Révolution. Mais il est encore trop tôt pour déceler dans l’éclat des girandoles l’ombre de la Terreur.
Le destin funeste de deux rivales
Le destin de nos deux protagonistes, Marie-Antoinette et Madame du Barry, bascule en mai 1774. Louis XV se meurt à cause de la variole. La Dauphine est immunisée parce qu’elle a été variolisée dans son enfance mais on a la tient à distance par sécurité, confinée dans ses appartements. Au contraire, la comtesse du Barry est au chevet de son amant chaque nuit. Au mépris des risques qu’elle court, elle continue à le cajoler alors qu’elle n’est pas immunisée.
Louis XV finit par comprendre qu’il souffre de la variole et qu’il va mourir. Il n’est plus temps de profiter des plaisirs terrestres. Il congédie sa favorite pour mourir en roi de France, confesser et l’âme en paix. Madame du Barry quitte le château le 5 mai et son amant meurt 5 jours plus tard.
De son côté, Marie-Antoinette est catastrophée. Elle a 19 ans et se serait écriée « Nous régnons trop jeunes ». Mais elle se console vite. Elle est reine et s’étourdit de frivolité en brisant les codes d’une cour compassée où elle va se faire bien des ennemis dans les années à venir.
Victime de ses ennemis à elle, Madame du Barry est d’abord contrainte de se retirer dans un couvent. Deux ans plus tard, en 1776, le débonnaire Louis XVI l’autorise à en sortir et à s’installer dans son domaine de Louveciennes. Dès lors, elle y mène une vie heureuse et discrète avec son grand amour, le duc de Brissac .
Elle ne reparaît pas à Versailles mais partage avec sa rivale devenue reine les talents de la portraitiste Élisabeth Vigée Le Brun dont je vous ai déjà raconté l’histoire . De son côté, Marie-Antoinette rate sa carrière de reine en tentant de mener une vie bourgeoise dans les cocons factices qu’elle se fait faire à Versailles : le petit Trianon, le hameau de la Reine et ses Cabinets intérieures secrets.
Finalement, elles aspiraient toutes les deux à un bonheur simple, confortable et paisible. Mais l’Histoire les a ramenées tragiquement à la réalité. Toutes deux symboles de l’Ancien Régime, elles finissent devant une cour révolutionnaire bien décidée à détacher leur jolie tête de leur cou gracieux.
Marie-Antoinette d’Autriche, devenue la veuve Capet, est guillotinée le 16 octobre 1793 et Jeanne du Barry le 8 décembre de la même année, toutes les deux place de la Révolution, tuées par la même guillotine.
Mais ce sont finalement en ces derniers instants qu’elles se sont distinguées. Jeanne est montée sur l’échafaud en hurlant, terrifiée ; Marie-Antoinette était quant à elle d’une absolue dignité. Ce jour-là plus que jamais, l’Autrichienne a prouvé qu’elle avait le sens de l’honneur d’une grande aristocrate.
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Bibliographie
Cécile Berly, Les femmes de Louis XV, Perrin, 2018.
Charles-Eloi Vial, Marie-Antoinette, Perrin, 2023.
Emmanuel de Waresquiel, Jeanne du Barry, Tallandier, 2023
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