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Société
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L’étonnante histoire de la bibliothèque d'Alexandrie

Avec plus de 700.000 volumes, elle était la plus prestigieuse bibliothèque de l'Antiquité. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire", produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars revient sur la bibliothèque d'Alexandrie, en Egypte.La bibliothèque François Mitterrand, à Paris, fêtait ce printemps son 25ème anniversaire. Si sa renommée est importante elle n'est en rien comparable à celle qui fut la plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire" , produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars vous propose de découvrir l'histoire de la bibliothèque d'Alexandrie.Notre histoire commence le 9 août 48 avant l’ère chrétienne. Jules César poursuit son rival Pompée qu’il a vaincu dans la ville grecque de Pharsale. Et cette poursuite l’emmène jusqu’en Egypte. Lorsque son bateau entre dans la rade d’Alexandrie le 30 septembre 48, César ne sait pas encore que Pompée a été assassiné deux jours auparavant par un de ses anciens soldats à Pélise, un port sur le bras oriental du delta du Nil. L’assassin de Pompée monte à bord et présente à César la tête de sa victime.... Nul ne sait ce que pensa César à cet instant tragique. Peut-être à leur ancienne amitié ? Peut être aussi au fait que même s’il était mort, Rome comptait encore de nombreux partisans de Pompée.César débarque à Alexandrie avec ses deux légions, soit 3.200 hommes et 800 cavaliers gaulois et germains. Le vainqueur de Pompée - et désormais le maître de Rome -, s'installe dans la citadelle royale. Il convoque les occupants du trône d’Egypte : Cléopâtre, 16 ans et son frère Ptolémée Dionysos, âgé de 10 ans. Ils se disputent le trône car le jeune roi, manipulé par son tuteur, Pothin, avait expulsé sa soeur en Syrie pour régner seul sur l’Egypte.César règle rapidement l’affaire : il adjuge la couronne au frère et à la sœur qui, selon la tradition des Ptolémée, sont mariés. Ayant résolu cette question dynastique, César réclame son dû : un important arriéré d’impôts. Le peuple d'Alexandrie n’apprécie guère le comportement de César. Celui-ci décide de tout, s’installe dans le palais royal, traite les souverains égyptiens en vassaux : pour acquitter la dette égyptienne, il les oblige à vider les trésors des temples, à fondre la vaisselle d’or. Même l’armée d’occupation romaine, qui était sur place et comprenait de nombreux vétérans de Pompée pense comme le peuple qui commence à murmurer. Quelques légionnaires sont assassinés dans les rues. César s’inquiète. Il ne peut repartir car les vents sont contraires et puis ce n’est pas son genre de fuir à la première difficulté.Alexandrie se révolte contre César : la bibliothèque brûleNéanmoins, il appelle des troupes d’Asie Mineure en renfort, ne changeant rien à sa façon de vivre jusqu’à leur arrivée. Sa nouvelle existence est plutôt agréable : ce ne sont que fêtes et banquets car César est tombé amoureux de Cléopâtre. Il a 43 ans, elle en a 16... Pour lui, elle déploie toutes les séductions. Il ne songe qu’à filer le parfait amour jusqu’à ce qu’il apprenne que le corps romain d’occupation d'Egypte vient d’entrer dans Alexandrie. Il est venu pour attaquer César et les Alexandrins font cause commune avec lui. En toute hâte, César rassemble ses troupes et s’enferme dans la citadelle royale et le théâtre voisin. Comme il ne peut sécuriser la flotte d’occupation égyptienne, il y fait mettre le feu. L’incendie va se propager à travers toute la ville et endommager ses plus grands trésors à commencer par la fameuse Bibliothèque d’Alexandrie. César vit quelques jours difficiles jusqu’à l’arrivée des renforts, venus de Syrie. Cette armée affronte les troupes égyptiennes ayant à sa tête le petit roi Ptolémée tandis que César et ses soldats réussissent leur jonction avec ceux venus de Syrie. Comme toutes les batailles ont un nom, celle-ci est appelée "la bataille du Nil". Le jeune roi Ptolémée tente de fuir dans une barque surchargée. Il disparaît dans les eaux du Nil, comme nombre de ses soldats.César remporte une victoire complète et rentre à nouveau en vainqueur dans Alexandrie. Écoutons l’historien allemand Mommsen nous raconter son retour : "Il tenait dans ses mains le sort de la cité qui avait osé contrecarrer les desseins du maître du monde, et l’avait mis lui-même à deux doigts de sa perte : mais toujours habile politique et toujours oublieux des injures, il traite les Alexandrins avec mesure. Il leur montre leur ville ravagée par la guerre, leurs riches magasins à blé, leur bibliothèque, la Merveille du Monde, et tous les autres grands édifices détruits lors de l’incendie de la flotte. Il leur enjoint de ne songer dorénavant qu’aux arts de la paix et qu’à panser aujourd’hui les blessures qu’ils se sont faites".César s’installe à Alexandrie avec Cléopâtre. Pour les beaux yeux de la très belle Reine d'Egypte, il va reconstruire la bibliothèque. Mais qui donc a édifié la magnifique ville d’Alexandrie ? Quelle est donc cette dynastie des Ptolémée qui en a fait la nouvelle capitale de l’Egypte ?Alexandrie, nouvelle merveille du monde L’homme qui va fonder Alexandrie s’appelle Ptolémée 1er Soter, "le Sauveur". Né en Macédoine, il passait pour être le fils d’une maîtresse du roi Philippe. Celle-ci aurait ensuite épousé Lagos, un noble macédonien d’où le nom de Lagides donné à la dynastie des Ptolémée. Général et peut-être demi-frère d’Alexandre le Grand, Ptolémée suit le conquérant en Asie et lui sauve la vie à plusieurs reprises. A la mort d’Alexandre en 323 avant Jésus-Christ, lors du partage de l'Empire, il reçoit l'Egypte et y établit la capitale à Alexandrie. Cette ville avait été fondée environ 10 ans plus tôt par Alexandre le Grand à l’emplacement d’un simple village de pêcheurs appelé Rhakotis. Elle est construite sur une langue de terre qui s’étend entre la Méditerranée et le lac Maréotis. Elle offre la réalisation la plus moderne de l’urbanisme antique. Son premier architecte Dinocrates lui a donné la forme d’un parallélépipède divisé par des rues se coupant toutes à angle droit. Elle possède deux ports, un grand à l’Est, un autre à l’Ouest. Le plus magnifique quartier créé par Ptolémée 1er s’étend à l’est du grand port, sur une presqu’île. On y trouvait le palais des Ptolémée, le musée, le mausolée d’Alexandre le Grand, les temples de Poséidon et le grand théâtre. Et bien sûr, se dressait le célèbre phare de l’architecte Sostratos de Cnide, achevé trois ans après la mort de Ptolémée 1er. Ce monument, une tour de marbre de 150 m de haut dont le feu était visible à 50 km, était une des sept Merveilles du Monde.La ville va devenir le principal centre de commerce entre l’Orient et l’Occident. Écoutons l’historien français Michel Mourre : "Des plaines marécageuses, de traversée difficile, l’isolaient de l'Egypte intérieure, ce qui l’orientait vers le monde méditerranéen bien qu’affluassent chez elle les richesses de l’Afrique Orientale et de l’Arabie. Elle exportait surtout le blé, les papyrus, les parfums égyptiens. Elle importait l’huile de Grèce et les métaux précieux qui entretenaient l’activité des célèbres ateliers de luxe alexandrin ainsi que les bois et les laines. Diodore de Sicile évaluait sa population à 300.000 habitants, sans compter les esclaves. Elle était très cosmopolite, mêlant les Grecs, les Egyptiens, les Juifs et, bien plus tard, les Romains."La bibliothèque d'Alexandrie ne contient que des papyrusPtolémée voulait aussi faire d’Alexandrie une capitale intellectuelle. Le roi va offrir à Alexandrie la plus prestigieuse bibliothèque de l’Antiquité. Elle sera organisée par le Grec Démétrios de Phalère. Elle rassemblera jusqu’à 700.000 volumes, grecs pour la plupart. Evidemment, il ne s’agit pas de livres mais de papyrus. Le papyrus est une plante aquatique qui poussait alors en abondance sur les bords du Nil et dans les eaux marécageuses du Delta. D’après Hérodote, les Égyptiens se nourrissaient de la tige de cette plante. Ils en faisaient un pain de lis, une friandise très recherchée. Mais surtout, le papyrus servait à confectionner un support propre à recevoir l’écriture. Les Egyptiens retiraient la moelle contenue dans la tige de la plante et formaient avec elle avec une sorte de tissu qui était d’abord séché, battu au marteau, pressé et battu une seconde fois. Ensuite, on encollait le papyrus séché avec une bouillie très fine, de mie de pain détrempée dans de l’eau chaude. Cette opération rendait la feuille imperméable sans lui ôter sa souplesse et lui donnait une éclatante blancheur. Cet étonnant procédé avait été inventé au 16ème siècle avant Jésus-Christ.En dehors du papyrus, les seuls supports à l’écriture étaient les tablettes de pierre ou d’argile. Pourtant, le papier avait été inventé en Chine, cent ans avant l’ère chrétienne. Mais les Chinois en gardèrent le secret pendant huit siècles. Il faut attendre la bataille de Samarkand, en 751, pour que des Arabes ayant capturé des mercenaires chinois connaissent, par eux, l’existence du papier. Il ne sera introduit en Sicile, par des Arabes, qu’au 12ème siècle de notre ère. Pour en revenir à la Bibliothèque d’Alexandrie, elle était donc remplie de magnifiques papyrus.Pergame invente le parchemin Si la bibliothèque d’Alexandrie était la plus grande et le plus fameuse du monde antique, elle n’était pas la seule. Pergame, en Asie Mineure, était devenue grâce à son roi Eumène II l’une des grandes capitales du monde hellénistique. Alliée de Rome, c'était une ville splendide, de type grec avec une acropole, un palais royal, des temples, un théâtre mais surtout une bibliothèque. Eumène II voulait rivaliser avec les Ptolémée d’Egypte. Bientôt, elle va posséder 200.000 volumes. Mais le roi Ptolémée ne supporte pas cette potentielle rivalité. Il est jaloux et interdit l’exportation de papyrus. Le roi de Pergame va alors imaginer de remplacer le papyrus par des peaux de brebis, préparées et polies à la pierre ponce. On les appelle "pergamina" et ce mot deviendra, pour nous, le parchemin. A Pergame, on fait aussi des parchemins avec des peaux de chèvres, de veaux et de porcs. C’est un nouveau support pour l’écriture. Certes, il est cher. Mais jusqu’à l’arrivée, au 13ème siècle, du papier inventé par les Chinois quatorze siècles plus tôt, toute l’Europe occidentale utilisera des parchemins. Comment Cléopâtre va récupérer la bibliothèque de PergameNous avions laissée Cléopâtre en pleine idylle à Alexandrie en l’an 47 avant Jésus-Christ. Hélas pour Cléopâtre, César est assassiné à Rome, au Sénat, en mars 44, trois ans plus tard. Entre temps, Cléopâtre a eu de César un fils, Césarion ou Ptolémée XV pour les Egyptiens. En l’an 41, en Sicile, elle rencontre Antoine, un des héritiers de César, en rivalité avec Octave pour la succession. Séduit, il se laisse entraîner en Egypte vers le rêve d’un grand empire oriental. Antoine va passer l’hiver 41-40 avec elle à Alexandrie. L’historien latin Plutarque raconte que pour les beaux yeux de Cléopâtre, Antoine va confisquer la bibliothèque de Pergame pour permettre à la reine d’Egypte de reconstituer ainsi le fonds de la bibliothèque d'Alexandrie, gravement endommagée en 47. On sait que les amours d'Antoine et de Cléopâtre finiront mal. Octave déclare la guerre à la souveraine d’Egypte. Antoine est battu à la bataille d’Actium. Il se donne la mort après avoir reçu la fausse nouvelle du suicide de Cléopâtre. Celle-ci tentera de séduire Octave mais il se montre inflexible. Il veut emmener la reine d’Egypte à Rome pour qu’elle figure dans son triomphe comme trophée. En l’apprenant, Cléopâtre se suicide en se faisant mordre par un aspic. Elle avait 36 ans.La bibliothèque d’Alexandrie survivra à tous ces drames jusqu’à la fin du 3ème siècle. Elle est alors définitivement ravagée par un incendie au cours d’une émeute. Son annexe, la bibliothèque du temple de Sérapis, sera elle aussi détruite mais cette fois par les chrétiens, en l’an 391. Ce qui avait été un phare de la vie intellectuelle du bassin méditerranéen n’existe plus. Comment la mémoire de tous ces trésors a-t-elle pu être conservée ?Les monastères, mémoire de la culture antique Au 3ème siècle, on voit naître des bibliothèques chrétiennes comme celle de l’évêque Alexandre à Jérusalem, celle de Pamphile à Césarée, qui comprenait 30.000 rouleaux de papyrus. Pas grand chose, si on la compare à ce qu’avait été la bibliothèque d’Alexandrie. À partir de Saint Benoît, au 4ème siècle, ce sont les monastères qui vont jouer un rôle capital dans la conservation des écrits. Pendant tout le Moyen Âge, c’est-à-dire plusieurs siècles, l’Europe n’eut plus que de bibliothèques monastiques. On peut citer Saint-Wandrille, Pontivy, Saint-Gall, York. Ces bibliothèques étaient modestes, en moyenne 500 volumes de parchemins ou de rouleaux, 2.000 pour les plus grandes. C’est grâce aux monastères et au patient travail de copistes des moines que l’on doit la grande période de la Renaissance. Ils ne conservaient pas que les textes sacrés. Ils gardaient aussi les œuvres des philosophes, des historiens, des poètes et des dramaturges de l’époque gréco-romaine. Cette redécouverte miraculeuse a permis l’essor intellectuel et artistique du 16ème siècle européen. C’est à cette époque que fleurissent les bibliothèques privées, princières et royales, par exemple celle des Médicis à Florence ou du duc de Berry et de Philippe de Bourgogne en France. Louis XI constitue une bibliothèque qui s’enrichit avec son successeur François 1er car celui-ci décide, par l'Ordonnance de Montpellier en 1537, que chaque livre publié en France devra entrer dans la Bibliothèque Royale.François 1er installe sa bibliothèque à Fontainebleau en 1544. Progressivement, dans le dernier quart du 16ème siècle, elle est transférée à Paris. La Bibliothèque Royale, considérablement enrichie par Louis XIV et le pouvoir royal, est ouverte au public en 1692. À ce moment elle est installée dans l’actuelle rue Vivienne. Puis, Colbert achète l’hôtel de Nevers, devenu libre après la faillite du financier Law. C’est une partie du Palais Mazarin auquel s’ajoutera, par la suite, l’Hôtel de Givry puis l’Hôtel de Tuboeuf, constituant un immense ensemble architectural. La Bibliothèque Royale devient Nationale sous la Révolution puis Impériale sous Napoléon puis définitivement Nationale. De 1854 à 1875, l’architecte Labrouste remanie la plupart de ces constructions. Il crée notamment la Salle des Imprimés où triomphe l’architecture en fer.Mais la Bibliothèque Nationale explosait dans ses murs. Elle était contrainte à avoir des réserves dans plusieurs endroits de Paris. Le président François Mitterrand, amoureux des livres, confie à l’architecte Dominique Perrault la construction de la Très Grande Bibliothèque. Quatre bâtiments en forme de livres ouverts encadrent une immense cour -jardin. Le projet était intéressant. Malheureusement, les très hauts bâtiments se voulaient transparents, complètement recouverts de vitres. Or, les livres n’aiment ni la lumière ni la chaleur. Tant pis pour la transparence, on a dû inventer les volets jaunes derrière les vitres. Efficace mais moins attrayant !Après un démarrage plutôt laborieux, notamment pour la livraison des ouvrages, la Bibliothèque François Mitterrand s’est imposée dans le paysage totalement remodelé du 13e arrondissement de Paris. Mais ce qu’on appelle aujourd’hui le Site Richelieu, l’ancienne adresse, existe toujours et fait l’objet actuellement d’une très belle restauration. Les travaux s’achèveront en 2021. Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Apple Podcasts , SoundCloud , Dailymotion et YouTube , ou vos plateformes habituelles d’écoute.>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1   "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 StudioAuteur et présentation : Jean des Cars Cheffe de projet : Adèle PonticelliRéalisation : Guillaume VasseauDiffusion et édition : Clémence OlivierGraphisme : Europe 1 Studio Bibliographie : Mommsen Histoire Romaine, la monarchie militaire (Robert Laffont, Bouquins, 1985).Michel Mourre Dictionnaire Encyclopédique d’histoire ( Bordas, 1978).  

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Isabelle d’Angoulême, reine-comtesse par-delà les mers

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Isabelle d’Angoulême est une figure marquante du Moyen-Âge. Une comtesse ambitieuse et influente qui a accédé au trône d’Angleterre grâce à son mariage avec Jean sans Terre. Mais à la mort de ce dernier, elle ne s’est pas résignée à abandonner le pouvoir. De retour sur ses terres natales, elle a géré le comté d’Angoulême avec une poigne de fer se faisant appeler « reine-comtesse ». Mère du roi Henri III d’Angleterre, elle a aussi su jouer un rôle clé dans les conflits entre l’Angleterre et la France.<br />

30 janvier 2025 - 15 min

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29 janvier 2025 - 20 min

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27 janvier 2025 - 13 min

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27 janvier 2025 - 14 min

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26 janvier 2025 - 01 min

ENTRETIEN - La vie dans une maison close au XIXe siècle.

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En 1946, la loi Marthe Richard abolit le système de prostitution réglementé et entraine la fermeture des maisons closes en France. Depuis un siècle, la fréquentation de ces maisons de tolérance était une pratique masculine courante. Mais quelle était la réalité du quotidien de celles que l’on appelle les filles de joie dans les bordels ? Ces femmes, immortalisées par des artistes comme Henri de Toulouse-Lautrec ou Edgar Degas avait-elle la possibilité de sortir de la prostitution ?<br /> <br /> Pour en parler Virginie Girod reçoit l’historienne Catherine Menciassi-Authier. Spécialiste de l’histoire des femmes au XIXe siècle, elle est notamment l’auteure de l’ouvrage "Femmes d'exception, femmes d'influence, une histoire des courtisanes au XIXe siècle", paru aux éditions Armand Colin.

25 janvier 2025 - 22 min

[1/2] Valtesse de la Bigne, une courtisane de la Belle Époque

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Virginie Girod raconte Valtesse de la Bigne (1848-1910), jeune cousette devenue courtisane influente du Tout-Paris.<br /> <br /> Dans le premier épisode de ce double-récit inédit d'Au cœur de l'Histoire, Émilie-Louise Delabigne naît en 1848 dans la quartier Poissonnière, à Paris. Issue d'une fratrie de 7, elle mène une enfance misérable et travaille très tôt comme cousette. Dans le Paris du XIXe siècle, hormis les bourgeoises et les aristocrates, toutes les femmes travaillent, exerçant des métiers difficiles et mal payés dans les ateliers, les usines ou les marchés. Certaines n'ont alors d'autres choix que de s'adonner à la prostitution. Bientôt, celle qui se fait désormais appeler Valtesse de la Bigne fait ses débuts dans le demi-monde.

23 janvier 2025 - 14 min

2/2] Valtesse de la Bigne, une courtisane de la Belle Époque

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Virginie Girod raconte Valtesse de la Bigne (1848-1910), demi-mondaine ayant inspiré le personnage de Nana, dans le roman éponyme d'Émile Zola.<br /> <br /> Dans le second épisode de ce double-récit d'Au cœur de l'Histoire, Valtesse de la Bigne commence une carrière sur les planches des théâtres parisiens et se fait une place dans le milieu des courtisanes, prostituées de haut vol. Fréquentant les jeunes auteurs à la mode et les cafés parisiens où se retrouve la bonne société, elle perfectionne ses connaissances et apprend l’art de converser. A la fin des années 1870, Valtesse de la Bigne est devenue l’une de ces grandes horizontales les plus recherchée par l’élite parisienne.

23 janvier 2025 - 14 min

ENTRETIEN - Quand le spiritisme passionne l'Europe.

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22 janvier 2025 - 20 min

Victor Hugo et le spiritisme, quand le poète fait tourner les tables

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Virginie Girod raconte les séances de spiritisme organisées à Marine Terrace, sur l'île de Jersey, lieu d'exil de Victor Hugo, dans les années 1850.<br /> <br /> Le 4 septembre 1843, Léopoldine, la fille de Victor Hugo, se noie dans les eaux de la Seine, à Villequier, en Normandie. Dévasté, le poète lui dédiera l'un de ses plus beaux poèmes, "Demain, dès l'aube". Dans les années 1850, en exil dans les îles Anglo-Normandes, Hugo et sa famille trompent l'ennui et s'essaient au spiritisme, philosophie en vogue. Alors qu'ils font tourner les tables, ils tentent d'entrer en communication avec des êtres chers disparus.

21 janvier 2025 - 14 min

À propos

Avec plus de 700.000 volumes, elle était la plus prestigieuse bibliothèque de l'Antiquité. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire", produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars revient sur la bibliothèque d'Alexandrie, en Egypte.


La bibliothèque François Mitterrand, à Paris, fêtait ce printemps son 25ème anniversaire. Si sa renommée est importante elle n'est en rien comparable à celle qui fut la plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire" , produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars vous propose de découvrir l'histoire de la bibliothèque d'Alexandrie.

Notre histoire commence le 9 août 48 avant l’ère chrétienne. Jules César poursuit son rival Pompée qu’il a vaincu dans la ville grecque de Pharsale. Et cette poursuite l’emmène jusqu’en Egypte. Lorsque son bateau entre dans la rade d’Alexandrie le 30 septembre 48, César ne sait pas encore que Pompée a été assassiné deux jours auparavant par un de ses anciens soldats à Pélise, un port sur le bras oriental du delta du Nil. L’assassin de Pompée monte à bord et présente à César la tête de sa victime.... Nul ne sait ce que pensa César à cet instant tragique. Peut-être à leur ancienne amitié ? Peut être aussi au fait que même s’il était mort, Rome comptait encore de nombreux partisans de Pompée.

César débarque à Alexandrie avec ses deux légions, soit 3.200 hommes et 800 cavaliers gaulois et germains. Le vainqueur de Pompée - et désormais le maître de Rome -, s'installe dans la citadelle royale. Il convoque les occupants du trône d’Egypte : Cléopâtre, 16 ans et son frère Ptolémée Dionysos, âgé de 10 ans. Ils se disputent le trône car le jeune roi, manipulé par son tuteur, Pothin, avait expulsé sa soeur en Syrie pour régner seul sur l’Egypte.

César règle rapidement l’affaire : il adjuge la couronne au frère et à la sœur qui, selon la tradition des Ptolémée, sont mariés. Ayant résolu cette question dynastique, César réclame son dû : un important arriéré d’impôts. Le peuple d'Alexandrie n’apprécie guère le comportement de César. Celui-ci décide de tout, s’installe dans le palais royal, traite les souverains égyptiens en vassaux : pour acquitter la dette égyptienne, il les oblige à vider les trésors des temples, à fondre la vaisselle d’or. Même l’armée d’occupation romaine, qui était sur place et comprenait de nombreux vétérans de Pompée pense comme le peuple qui commence à murmurer. Quelques légionnaires sont assassinés dans les rues. César s’inquiète. Il ne peut repartir car les vents sont contraires et puis ce n’est pas son genre de fuir à la première difficulté.

Alexandrie se révolte contre César : la bibliothèque brûle

Néanmoins, il appelle des troupes d’Asie Mineure en renfort, ne changeant rien à sa façon de vivre jusqu’à leur arrivée. Sa nouvelle existence est plutôt agréable : ce ne sont que fêtes et banquets car César est tombé amoureux de Cléopâtre. Il a 43 ans, elle en a 16... Pour lui, elle déploie toutes les séductions. Il ne songe qu’à filer le parfait amour jusqu’à ce qu’il apprenne que le corps romain d’occupation d'Egypte vient d’entrer dans Alexandrie. Il est venu pour attaquer César et les Alexandrins font cause commune avec lui. 

En toute hâte, César rassemble ses troupes et s’enferme dans la citadelle royale et le théâtre voisin. Comme il ne peut sécuriser la flotte d’occupation égyptienne, il y fait mettre le feu. L’incendie va se propager à travers toute la ville et endommager ses plus grands trésors à commencer par la fameuse Bibliothèque d’Alexandrie. 

César vit quelques jours difficiles jusqu’à l’arrivée des renforts, venus de Syrie. Cette armée affronte les troupes égyptiennes ayant à sa tête le petit roi Ptolémée tandis que César et ses soldats réussissent leur jonction avec ceux venus de Syrie. Comme toutes les batailles ont un nom, celle-ci est appelée "la bataille du Nil". Le jeune roi Ptolémée tente de fuir dans une barque surchargée. Il disparaît dans les eaux du Nil, comme nombre de ses soldats.

César remporte une victoire complète et rentre à nouveau en vainqueur dans Alexandrie. Écoutons l’historien allemand Mommsen nous raconter son retour : "Il tenait dans ses mains le sort de la cité qui avait osé contrecarrer les desseins du maître du monde, et l’avait mis lui-même à deux doigts de sa perte : mais toujours habile politique et toujours oublieux des injures, il traite les Alexandrins avec mesure. Il leur montre leur ville ravagée par la guerre, leurs riches magasins à blé, leur bibliothèque, la Merveille du Monde, et tous les autres grands édifices détruits lors de l’incendie de la flotte. Il leur enjoint de ne songer dorénavant qu’aux arts de la paix et qu’à panser aujourd’hui les blessures qu’ils se sont faites".

César s’installe à Alexandrie avec Cléopâtre. Pour les beaux yeux de la très belle Reine d'Egypte, il va reconstruire la bibliothèque. Mais qui donc a édifié la magnifique ville d’Alexandrie ? Quelle est donc cette dynastie des Ptolémée qui en a fait la nouvelle capitale de l’Egypte ?

Alexandrie, nouvelle merveille du monde 

L’homme qui va fonder Alexandrie s’appelle Ptolémée 1er Soter, "le Sauveur". Né en Macédoine, il passait pour être le fils d’une maîtresse du roi Philippe. Celle-ci aurait ensuite épousé Lagos, un noble macédonien d’où le nom de Lagides donné à la dynastie des Ptolémée. Général et peut-être demi-frère d’Alexandre le Grand, Ptolémée suit le conquérant en Asie et lui sauve la vie à plusieurs reprises. 

A la mort d’Alexandre en 323 avant Jésus-Christ, lors du partage de l'Empire, il reçoit l'Egypte et y établit la capitale à Alexandrie. Cette ville avait été fondée environ 10 ans plus tôt par Alexandre le Grand à l’emplacement d’un simple village de pêcheurs appelé Rhakotis. Elle est construite sur une langue de terre qui s’étend entre la Méditerranée et le lac Maréotis. Elle offre la réalisation la plus moderne de l’urbanisme antique. 

Son premier architecte Dinocrates lui a donné la forme d’un parallélépipède divisé par des rues se coupant toutes à angle droit. Elle possède deux ports, un grand à l’Est, un autre à l’Ouest. Le plus magnifique quartier créé par Ptolémée 1er s’étend à l’est du grand port, sur une presqu’île. On y trouvait le palais des Ptolémée, le musée, le mausolée d’Alexandre le Grand, les temples de Poséidon et le grand théâtre. Et bien sûr, se dressait le célèbre phare de l’architecte Sostratos de Cnide, achevé trois ans après la mort de Ptolémée 1er. Ce monument, une tour de marbre de 150 m de haut dont le feu était visible à 50 km, était une des sept Merveilles du Monde.

La ville va devenir le principal centre de commerce entre l’Orient et l’Occident. Écoutons l’historien français Michel Mourre : "Des plaines marécageuses, de traversée difficile, l’isolaient de l'Egypte intérieure, ce qui l’orientait vers le monde méditerranéen bien qu’affluassent chez elle les richesses de l’Afrique Orientale et de l’Arabie. Elle exportait surtout le blé, les papyrus, les parfums égyptiens. Elle importait l’huile de Grèce et les métaux précieux qui entretenaient l’activité des célèbres ateliers de luxe alexandrin ainsi que les bois et les laines. Diodore de Sicile évaluait sa population à 300.000 habitants, sans compter les esclaves. Elle était très cosmopolite, mêlant les Grecs, les Egyptiens, les Juifs et, bien plus tard, les Romains."

La bibliothèque d'Alexandrie ne contient que des papyrus

Ptolémée voulait aussi faire d’Alexandrie une capitale intellectuelle. Le roi va offrir à Alexandrie la plus prestigieuse bibliothèque de l’Antiquité. Elle sera organisée par le Grec Démétrios de Phalère. Elle rassemblera jusqu’à 700.000 volumes, grecs pour la plupart. Evidemment, il ne s’agit pas de livres mais de papyrus. 

Le papyrus est une plante aquatique qui poussait alors en abondance sur les bords du Nil et dans les eaux marécageuses du Delta. D’après Hérodote, les Égyptiens se nourrissaient de la tige de cette plante. Ils en faisaient un pain de lis, une friandise très recherchée. Mais surtout, le papyrus servait à confectionner un support propre à recevoir l’écriture. Les Egyptiens retiraient la moelle contenue dans la tige de la plante et formaient avec elle avec une sorte de tissu qui était d’abord séché, battu au marteau, pressé et battu une seconde fois. Ensuite, on encollait le papyrus séché avec une bouillie très fine, de mie de pain détrempée dans de l’eau chaude. Cette opération rendait la feuille imperméable sans lui ôter sa souplesse et lui donnait une éclatante blancheur. Cet étonnant procédé avait été inventé au 16ème siècle avant Jésus-Christ.

En dehors du papyrus, les seuls supports à l’écriture étaient les tablettes de pierre ou d’argile. Pourtant, le papier avait été inventé en Chine, cent ans avant l’ère chrétienne. Mais les Chinois en gardèrent le secret pendant huit siècles. Il faut attendre la bataille de Samarkand, en 751, pour que des Arabes ayant capturé des mercenaires chinois connaissent, par eux, l’existence du papier. Il ne sera introduit en Sicile, par des Arabes, qu’au 12ème siècle de notre ère. Pour en revenir à la Bibliothèque d’Alexandrie, elle était donc remplie de magnifiques papyrus.

Pergame invente le parchemin 

Si la bibliothèque d’Alexandrie était la plus grande et le plus fameuse du monde antique, elle n’était pas la seule. Pergame, en Asie Mineure, était devenue grâce à son roi Eumène II l’une des grandes capitales du monde hellénistique. Alliée de Rome, c'était une ville splendide, de type grec avec une acropole, un palais royal, des temples, un théâtre mais surtout une bibliothèque. Eumène II voulait rivaliser avec les Ptolémée d’Egypte. Bientôt, elle va posséder 200.000 volumes. 

Mais le roi Ptolémée ne supporte pas cette potentielle rivalité. Il est jaloux et interdit l’exportation de papyrus. Le roi de Pergame va alors imaginer de remplacer le papyrus par des peaux de brebis, préparées et polies à la pierre ponce. On les appelle "pergamina" et ce mot deviendra, pour nous, le parchemin. A Pergame, on fait aussi des parchemins avec des peaux de chèvres, de veaux et de porcs. C’est un nouveau support pour l’écriture. Certes, il est cher. Mais jusqu’à l’arrivée, au 13ème siècle, du papier inventé par les Chinois quatorze siècles plus tôt, toute l’Europe occidentale utilisera des parchemins. 

Comment Cléopâtre va récupérer la bibliothèque de Pergame

Nous avions laissée Cléopâtre en pleine idylle à Alexandrie en l’an 47 avant Jésus-Christ. Hélas pour Cléopâtre, César est assassiné à Rome, au Sénat, en mars 44, trois ans plus tard. Entre temps, Cléopâtre a eu de César un fils, Césarion ou Ptolémée XV pour les Egyptiens. En l’an 41, en Sicile, elle rencontre Antoine, un des héritiers de César, en rivalité avec Octave pour la succession. Séduit, il se laisse entraîner en Egypte vers le rêve d’un grand empire oriental. Antoine va passer l’hiver 41-40 avec elle à Alexandrie. L’historien latin Plutarque raconte que pour les beaux yeux de Cléopâtre, Antoine va confisquer la bibliothèque de Pergame pour permettre à la reine d’Egypte de reconstituer ainsi le fonds de la bibliothèque d'Alexandrie, gravement endommagée en 47. 

On sait que les amours d'Antoine et de Cléopâtre finiront mal. Octave déclare la guerre à la souveraine d’Egypte. Antoine est battu à la bataille d’Actium. Il se donne la mort après avoir reçu la fausse nouvelle du suicide de Cléopâtre. Celle-ci tentera de séduire Octave mais il se montre inflexible. Il veut emmener la reine d’Egypte à Rome pour qu’elle figure dans son triomphe comme trophée. En l’apprenant, Cléopâtre se suicide en se faisant mordre par un aspic. Elle avait 36 ans.

La bibliothèque d’Alexandrie survivra à tous ces drames jusqu’à la fin du 3ème siècle. Elle est alors définitivement ravagée par un incendie au cours d’une émeute. Son annexe, la bibliothèque du temple de Sérapis, sera elle aussi détruite mais cette fois par les chrétiens, en l’an 391. Ce qui avait été un phare de la vie intellectuelle du bassin méditerranéen n’existe plus. Comment la mémoire de tous ces trésors a-t-elle pu être conservée ?

Les monastères, mémoire de la culture antique 

Au 3ème siècle, on voit naître des bibliothèques chrétiennes comme celle de l’évêque Alexandre à Jérusalem, celle de Pamphile à Césarée, qui comprenait 30.000 rouleaux de papyrus. Pas grand chose, si on la compare à ce qu’avait été la bibliothèque d’Alexandrie. À partir de Saint Benoît, au 4ème siècle, ce sont les monastères qui vont jouer un rôle capital dans la conservation des écrits. Pendant tout le Moyen Âge, c’est-à-dire plusieurs siècles, l’Europe n’eut plus que de bibliothèques monastiques. On peut citer Saint-Wandrille, Pontivy, Saint-Gall, York. Ces bibliothèques étaient modestes, en moyenne 500 volumes de parchemins ou de rouleaux, 2.000 pour les plus grandes. 

C’est grâce aux monastères et au patient travail de copistes des moines que l’on doit la grande période de la Renaissance. Ils ne conservaient pas que les textes sacrés. Ils gardaient aussi les œuvres des philosophes, des historiens, des poètes et des dramaturges de l’époque gréco-romaine. Cette redécouverte miraculeuse a permis l’essor intellectuel et artistique du 16ème siècle européen. C’est à cette époque que fleurissent les bibliothèques privées, princières et royales, par exemple celle des Médicis à Florence ou du duc de Berry et de Philippe de Bourgogne en France. Louis XI constitue une bibliothèque qui s’enrichit avec son successeur François 1er car celui-ci décide, par l'Ordonnance de Montpellier en 1537, que chaque livre publié en France devra entrer dans la Bibliothèque Royale.

François 1er installe sa bibliothèque à Fontainebleau en 1544. Progressivement, dans le dernier quart du 16ème siècle, elle est transférée à Paris. La Bibliothèque Royale, considérablement enrichie par Louis XIV et le pouvoir royal, est ouverte au public en 1692. À ce moment elle est installée dans l’actuelle rue Vivienne. Puis, Colbert achète l’hôtel de Nevers, devenu libre après la faillite du financier Law. C’est une partie du Palais Mazarin auquel s’ajoutera, par la suite, l’Hôtel de Givry puis l’Hôtel de Tuboeuf, constituant un immense ensemble architectural. La Bibliothèque Royale devient Nationale sous la Révolution puis Impériale sous Napoléon puis définitivement Nationale. De 1854 à 1875, l’architecte Labrouste remanie la plupart de ces constructions. Il crée notamment la Salle des Imprimés où triomphe l’architecture en fer.

Mais la Bibliothèque Nationale explosait dans ses murs. Elle était contrainte à avoir des réserves dans plusieurs endroits de Paris. Le président François Mitterrand, amoureux des livres, confie à l’architecte Dominique Perrault la construction de la Très Grande Bibliothèque. Quatre bâtiments en forme de livres ouverts encadrent une immense cour -jardin. Le projet était intéressant. Malheureusement, les très hauts bâtiments se voulaient transparents, complètement recouverts de vitres. Or, les livres n’aiment ni la lumière ni la chaleur. Tant pis pour la transparence, on a dû inventer les volets jaunes derrière les vitres. Efficace mais moins attrayant !

Après un démarrage plutôt laborieux, notamment pour la livraison des ouvrages, la Bibliothèque François Mitterrand s’est imposée dans le paysage totalement remodelé du 13e arrondissement de Paris. Mais ce qu’on appelle aujourd’hui le Site Richelieu, l’ancienne adresse, existe toujours et fait l’objet actuellement d’une très belle restauration. Les travaux s’achèveront en 2021.

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"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

Auteur et présentation : Jean des Cars 

Cheffe de projet : Adèle Ponticelli

Réalisation : Guillaume Vasseau

Diffusion et édition : Clémence Olivier

Graphisme : Europe 1 Studio

Bibliographie : Mommsen Histoire Romaine, la monarchie militaire (Robert Laffont, Bouquins, 1985).
Michel Mourre Dictionnaire Encyclopédique d’histoire ( Bordas, 1978).

 

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