Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Le 13 décembre 1990, le Sénat adoptait (après l’Assemblée) la fameuse loi Evin, du nom du ministre qui la soutenait, Claude Evin : une loi contre le tabagisme et l’alcoolisme qui s’inscrivait dans le prolongement de la loi Veil de 1976. Désormais, il sera notamment interdit de faire de la publicité directe pour le tabac et pour l’alcool.
Vingt-six ans, déjà !
Eh oui : plus d’un quart de siècle, une génération. Cela veut dire que tous les jeunes Français et Françaises qui ont aujourd’hui moins de la trentaine, en gros, n’ont jamais vu de publicité directe pour l’alcool ou le tabac. Je précise "directe", car il existe des moyens de contourner la loi – pour ne rien dire des multiples dérogations.
Mais le texte est plus large ; je vous le résume à grands traits : il définit des emplacements réservés aux fumeurs dans les lieux publics, et proscrit le tabagisme de tous les lieux d’enseignement. Vous savez qu’il faudra attendre 2007 pour que le tabac soit entièrement interdit dans les lieux publics et 2008 pour que la mesure s’étende aux hôtels, aux bars, aux restaurants.
Concernant l’alcool, la loi Evin est à l’origine de la petite phrase que nous autres, à la radio, sommes amenés à répéter si souvent : "L’abus d’alcool est dangereux pour la santé", ou encore : "A consommer avec modération".
Est-ce que l’on a une idée, au bout d’un quart de siècle, de l’efficacité de cette loi Evin ?
On a tenté des bilans, disons qu’ils sont en demi-teinte. Par exemple, la baisse du tabagisme chez les hommes est compensée par une nette augmentation chez les femmes. L’alcoolisme, quant à lui, ne baisse pas, c’est une litote.
Les vrais effets seraient plutôt à chercher du côté de l’amélioration de la qualité de vie des non-fumeurs, mais ce sont là plutôt des prolongements de la loi Evin.