Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 17 février 2017, mais en quel 17 février partons-nous ?
Le 17 février 1673, jour de la mort du célèbre Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière.
Il est réellement mort sur scène ?
Disons qu’il a commencé d’y mourir. Ce soir-là, il est en effet victime d’un malaise au théâtre ; il joue le rôle d’Argan, dans Le malade imaginaire (Ironie du sort). Ce malaise le prend à la fin de la pièce, pendant le ballet burlesque. On sort évidemment Molière de scène mais à ce moment-là, il est encore en vie. On le ramène chez lui, non loin de là, en chaise à porteurs, il peut encore marcher, quoique difficilement. On sait tout cela grâce à la relation qu’en a fait son ami La Grange, en charge du fameux registre de la troupe. C’est ainsi que l’on apprend que Molière était "fort incommodé d’un rhume et fluxion sur la poitrine, qui lui causait une grande toux, de sorte que dans les grands efforts qu’il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps". Rappelez-vous la fin du film d’Ariane Mnouchkine, où l’on voit Philippe Caubère cracher du sang à n’en plus finir.
Y a-t-il du monde autour de lui, à ces derniers instants ?
Bien sûr ! Notamment sa femme, Armande Béhjart. Elle lui offre un bouillon, mais il le trouve trop corsé et préfère un peu de parmesan. Le comédien et chef de troupe subit alors une nouvelle crise, et cette fois rien n’y fait : il va mourir quelques heures plus tard. Il avait 51 ans.
Voilà des détails très précis !
Et qui contrastent avec le reste d’une biographie pleine de trous et d’incertitudes. Vous savez que la vie de Molière n’a été relatée, par son premier biographe, Grimarest, que 32 ans après sa mort. Et que son parcours offre d’autant plus de zones d’ombre qu’à ce jour, on ne possède aucun écrit de sa main hormis quelques signatures au bas d’actes notariés. C’est la raison de bien des polémiques historiques.