Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 22 mai 2018, mais en quel 22 mai partons-nous ?
Le 22 mai 1808. Le jour de la naissance, à Paris, d’un des plus grands poètes français, Gérard de Nerval. Il n’est pas né "Nerval", d’ailleurs. Son vrai nom est Gérard Labrunie, mais c’est moins romantique.
À partir de quand devient-il le poète que l’on connait ?
Très vite. Il faut dire qu’il a été à bonne école. Il partage les bancs du collège avec Théophile Gautier, excusez du peu. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il compose son premier recueil, intitulé sobrement Poésies et poèmes. À 19 ans seulement, il traduit Faust de Goethe. Il travaille ensuite dans une étude de notaire pour faire plaisir à son père. Mais la poésie le rappelle très vite. Il est ami de Victor Hugo, de Vigny, Musset, Dumas. Bref, il devient rapidement une figure incontournable des Lettres de l’époque.
Mais sa fin est tragique ?
Oh oui ! On le retrouvera pendu un matin froid de janvier 1855, rue de la Vieille-Lanterne. On sait que Nerval était sujet à certaines crises de folie, qu’il était par ailleurs fasciné par l’ésotérisme, l’alchimie, la magie noire et autres cultes sombres. Ce suicide n’étonna personne. Encore que quelques-uns de ses amis s’étonnent. Dumas notamment qui se demande comment le chapeau de Gérard a pu rester sur sa tête, malgré les soubresauts que la mort par pendaison implique. Ses pieds effleurent le sol. Etrange. Du reste, il a été retrouvé suspendu à un lacet de corset pour femme. Le mystère plane encore aujourd’hui sur la mort de Nerval. Suicide ou crime. C’est lui-même en tout cas qui s’était chargé de sa propre épitaphe. "Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie, il s'en alla disant : "Pourquoi suis-je venu ?"".
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe 1.
Pour une heure entière sur les dessous de l’escapade de De Gaulle à Baden-Baden en mai 68.