Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 23 novembre 2017, mais en quel 23 novembre partons-nous ?
Le 23 novembre 1976. Il y a donc déjà 41 ans. À Créteil vient de s’éteindre, le fulgurant André Malraux dont les cendres seront transférées au Panthéon vingt ans plus tard, en 1996. À l’époque, aux yeux des Français, c’est d’abord le grand ministre de la Culture, compagnon et confident du général de Gaulle qui vient de s’éteindre ; mais pour nous, avec le recul, nul doute que c’est aussi et peut-être surtout le philosophe de l’art et de la culture, et l’un des principaux écrivains français du XXe siècle, auteur de la Voie Royale, chef-d’œuvre impérissable, de L’Espoir, autre roman majeur, et Prix Goncourt 1933 avec La Condition humaine.
Malraux était aussi un grand Résistant ?
Bien sûr, et d’une façon plus générale, un combattant. Militant anticolonialiste dans sa jeunesse, puis antifasciste déclaré dès 1933, il s’engage en 1936 dans les Brigades internationales (qui se battent en Espagne contre les troupes de Franco), avant de faire la campagne de France dans les chars, de s’évader puis d’entrer, vers la fin de la guerre, dans la Résistance en Dordogne, sous le nom de colonel Berger. Il la finira, cette guerre,au sein de la 1ère armée française. Son engagement auprès de De Gaulle intervient seulement après la Libération.
Le personnage n’avait-il pas quelques petits travers ?
On ne peut pas nier que Malraux ait eu, dans sa jeunesse, maille à partir avec la justice à l’occasion d’un trafic d’œuvres d’art en Extrême-Orient, ni qu’il ait été atteint de tics assez marqués; il est vrai aussi que le conteur magnifique était accessoirement sujet à des accès de mythomanie ; il aurait dit "Je fabule, mais le monde commence à ressembler à mes fables".
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.
Pour une heure consacrée au grand témoignage d’un rescapé d’Auschwitz.