Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 25 mars 1977,
A Paris, le jour de l’élection de Jacques Chirac en tant que maire de la ville au suffrage universel. Cette fonction n’existait plus, pour la capitale, depuis la Commune, c’est-à-dire 1871.
C’était l’État avant cette date qui gérait la ville de Paris ?
Exactement. Les maires d’arrondissements étaient nommés. Et le préfet assurait l’exécutif. C’est Valéry Giscard d’Estaing, le président de la République, à l’époque, qui décide de changer le statut de Paris dans un esprit de décentralisation, de rupture avec l’esprit jacobin de la France. Le 31 décembre 1975 est donc votée une loi qui fait de Paris une commune, avec un conseil, le Conseil de Paris et un maire élu au suffrage universel.
Un maire élu comme dans toutes les autres communes de France ?
Oui. Mais ça n’a rien d’évident en 75. Un certain Jacques Chirac s’inquiète même du pouvoir d’un tel maire, qui pourrait : "le cas échéant, se dresser face à l’autorité gouvernementale" !
Mais c’est lui qui aura cette puissance entre les mains finalement ?
Oui. Soudain, il y voyait moins d’inconvénients mais ce n’est pas lui qui était censé accéder à cette fonction. Le candidat choisi par Giscard était son ministre de l’Industrie et maire de Deauville, Michel d’Ornano. Jacques Chirac, de son côté, avait démissionné de son poste de Premier ministre pour cause de grave incompatibilité d’humeur avec Giscard quelques mois plus tôt et avait fondé le RPR. Il est bien décidé à barrer la route aux giscardiens et se présente contre d’Ornano. Ce 25 mars, il l’emporte donc et devient maire de Paris. Il le restera jusqu’à son élection à l’Élysée en 1995. Mais enfin, ça, c’est une autre histoire…