Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 26 mars 2018, mais en quel 26 mars partons-nous ?
Le 26 mars 1814, jour de la mort du docteur Guillotin qui, contrairement à une légende, n’est pas mort sur l’échafaud mais tranquillement dans son lit. Autre idée fausse, et pourtant répandue : Joseph Ignace Guillotin n’est pas l’inventeur de la machine elle-même. Celle-ci a été conçue par le docteur Antoine Louis, de la Faculté de Médecine et de Chirurgie – d’où son premier surnom : la louisette. Louis s’inspirait de modèles existant ailleurs en Europe – il y avait, par exemple, une machine à décapiter en Ecosse, dès le XIIe siècle ! Guillotin, pour sa part, s’est chargé de défendre politiquement la réforme ; c’est lui qui, pour des raisons d’égalité et d’efficacité, a défendu l’idée de la décapitation, sans distinction d’origine sociale ou de nature de crime et de la façon la moins douloureuse.
L’adoption de la guillotine était une mesure humanitaire ?
Et pourquoi pas ? N’oubliez pas que ce mode opératoire remplaçait toute une batterie d’anciens supplices plus ou moins dégradants, plus ou moins interminables. La décapitation, avant 1789, était réservée aux aristocrates ; lorsque le bourreau manquait d’adresse, elle pouvait tourner à la scène de boucherie.
Cela fait froid dans le dos ! Quand la "guillotine" a-t-elle été officiellement adoptée ?
Au printemps 1792. C’est le roi Louis XVI qui a signé le décret instituant, comme moyen uniforme d’infliger la peine de mort, une décapitation "en un instant et d’un seul coup", c’est-à-dire au moyen de cette machine qui prendra, plus tard, le nom de guillotine ! C’est une singulière ironie de l’histoire, lorsque l’on sait que Louis XVI lui-même, moins d’un an plus tard, sera exécuté de cette façon. L’ironie va d’ailleurs plus loin, puisqu’il semblerait que ce soit le roi en personne qui ait eu l’idée de donner au couperet la forme d’un biseau !
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe 1.
Pour une plongée au cœur de la guerre d’Algérie auprès des appelés.