La canonisation de Mère Teresa est l'occasion de revenir sur sa foi vacillante qui aura finalement laissé sa place à une conviction chevillée au corps : aider.
Le secrétaire général des Nations Unies l'avait un jour qualifié de "femme la plus puissante du monde". C'est une figure que tout le monde connaît, qui dit quelque chose à tout le monde, une figure populaire et médiatique.
Oui, absolument, presque partout à travers le monde, que l'on soit croyant ou non, on a l'image de sa frêle silhouette drapée dans un sari de coton blanc bordé de bleu. Pendant plusieurs années, Mère Teresa a d'abord été professeur de géographie dans une école pour jeunes filles aisées. Et c'est là qu'elle reçoit l'appel de Dieu et qu'elle décide de se mettre au service des plus pauvres. Un jour, elle rencontre une femme blessée allongée dans la rue sur le trottoir qui avait les pieds rongés par les rats, et quelques jours plus tard, elle ouvrira un premier établissement pour accueillir les mourants dont les hôpitaux ne veulent plus.
Mère Teresa va se battre pour obtenir des aides, et parfois avec beaucoup de culot. Un jour, elle demande au Pape Jean XXIII que les richesses du Vatican puissent servir à ses pauvres en Inde. Le pape lui donnera sa Rolls Royce, qui sera vite revendue à un très bon prix aux enchères.
Ce qui frappe aussi dans le parcours de Mère Teresa, c'est qu'elle a eu pendant des années des doutes sur l'existence de Dieu, n'est-ce-pas ?
Pendant 40 ans, elle a eu des doutes. Elle priait quand même mais elle avait perdu la foi. Elle cherchait Dieu, mais elle ne le trouvait pas. Sur certaines images d'archives, on voit Mere Teresa recroquevillée sur elle-même dans un coin de la chapelle des missionnaires de la charité à Calcutta. Un jour, elle a même écrit : "Le paradis ne veut rien dire pour moi. Il me semble vide [...] "où est ma foi ? Au fond de moi, où il n'y a rien d'autre que le vide et l'obscurité. Je n'ai pas la foi".
Que sont devenus aujourd'hui les centres que Mere Teresa a créés en Inde, à Calcutta ?
Il y a aujourd'hui 5000 missionnaires de la charité à travers le monde. En Inde, on voit plusieurs dizaines d'hospices gérés par les sœurs de la charité. Il y a le portrait de Mere Teresa dans tous les centres. Les volontaires arrivent ici comme ils veulent, sans rendez-vous, pour apporter leur aide pour un jour, une semaine, un mois, plusieurs mois. Certains bénévoles qui sont passés par là récemment racontent que la situation n'a pas beaucoup évolué depuis la mort de Mère Teresa il y a près de 20 ans. Les malades sont allongés sur des lits alignés les uns à côté des autres dans une grande pièce et reçoivent très peu de soins, disent certains. L'un de ces volontaires m'a raconté que les sœurs souvent ne sont pas là pour soigner mais que surtout pour les accompagner jusqu'au bout et leur tenir la main.
Chronique réalisée par Laure Dautriche