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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Il n’y a pas que des usines qui ferment : il y en a aussi pour qui recruter est un défi compliqué à relever. C’est le cas d’Airbus.

Airbus qui va devoir recruter, tenez-vous bien, 50.000 personnes dans les huit prochaines années ! C’est le directeur des ressources humaines du groupe qui nous dévoile ce chiffre très impressionnant. Pour situer l’ordre de grandeur : Renault, en France, emploie 48.000 personnes. C’est donc l’équivalent de l’effectif français de Renault que Airbus doit recruter d’ici 2027.

C’est un énorme défi, mais pourquoi doivent-ils recruter autant de monde ?

Pour deux raisons. D’abord une raison démographique : Airbus a énormément embauché dans les années 1990 et début 2000 et il faut renouveler les effectifs. Il y a un effet pyramide des âges. Ensuite parce que la filière aéronautique est dynamique et qu’il y a beaucoup de concurrence entre les entreprises : il y a donc plus de "turn over" qu’ailleurs. Et enfin parce que les métiers changent, il faut recruter de nouvelles compétences. Dans le numérique, des métiers nouveaux apparaissent sans arrêt.

Airbus a par exemple recruté 1.000 "data analystes" en deux ans, une denrée rare que l’on s’arrache car tous les secteurs en ont besoin, la distribution, la banque, l’industrie. Le patron d’un autre groupe français important, appartenant au CAC40, me confiait il y a quelques jours qu’il avait un mal fou à recruter dans les métiers liés au numérique, aux télécoms, à l’électronique : "les jeunes posent leurs conditions, me disait-il, dès que c’est un peu loin de chez eux, ils déclinent les offres parce qu’ils sont sûrs de trouver ailleurs".

Même si le taux de chômage reste élevé, 8,4% actuellement, on manque de bras, même dans l’industrie.

En effet : on parle beaucoup des 1.000 suppressions de postes chez General Electric sur le site de Belfort et ce drame social et humain fait les gros titres, on peut le comprendre. Mais n’oublions pas une autre réalité, à savoir que l’industrie française créé aujourd’hui plus d’emplois qu’elle n’en détruit : +12.000 en net l’an dernier, +17.000 attendus cette année selon l’Insee.

Après quinze ans de pertes d’emplois industriels, bonne nouvelle, la situation s’est inversée. Au point, en effet que l’on manque de bras et que certains grands groupes comme Schneider ou Safran, dans l’aéronautique, ont décidé de créer leurs propres centre de formation des apprentis pour être sûrs de disposer d’une main d’œuvre bien formée. Airbus, Safran, Thalès… si l’aéronautique vous intéresse, c’est le moment, on embauche !