Après l’échec des négociations sur l’assurance chômage, le gouvernement envisage de s’attaquer au régime des cadres

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Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce lundi 25 février 2019.

Après l’échec des négociations entre patronat et syndicat sur l’assurance chômage, le gouvernement va reprendre la main et dévoiler cette semaine ses pistes d’économies. Selon les informations de Daniel Fortin, les cadres risquent de payer une partie de la note.

Deux pistes sont sur la table. La première, c’est de raccourcir la durée d’indemnisation pour les cadres les mieux payés. La seconde, c’est de plafonner davantage leurs indemnités chômage. Très concrètement, cela veut dire qu’elles seraient ramenées de 7.700 euros, le maximum autorisé aujourd’hui, à 5.775 euros, soit tout de même 2.000 euros de moins. Inutile de vous dire que cette perspective fait déjà hurler la CFE-CGC, le syndicat des cadres.

Mais pourquoi s’attaquer précisément à cette catégorie de salariés ? 

D'abord, il faut rappeler que le gouvernement avait donné une feuille de route précise aux partenaires sociaux : trouver un milliard d’économies par an sur le régime d’assurance-chômage. Même s'ils ont échoué, cet objectif reste le même. Les cadres font évidemment partie de l’équation. Si l’on plafonne davantage leurs indemnités dans les proportions indiquées ci-dessus, ce serait une économie de 137 millions d’euros par an. Ce serait évidemment une goutte d’eau dans l’océan des dépenses d’allocations chômage, qui représentent tout de même 34 milliards d’euros. Mais nous sommes dans une période où il faut montrer que l’on veut réduire les inégalités, et rien de tel que de demander aux cadres les plus aisés de se serrer la ceinture. D’autant que, selon les experts, leur employabilité est par définition meilleure que les autres. Traduction, ils ont plus de chances qu’un autre salarié de retrouver un travail.

Mais cette mesure a-t-elle une chance de voir le jour ?

Ce n’est pas encore totalement arbitré, mais oui, sans aucun doute. Depuis le mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement est à la recherche de mesures symboliques pour faire "payer les riches" ou prétendus tels. Bien sûr, les partenaires sociaux vont protester contre le principe même d’une baisse des allocations mais Emmanuel Macron aura beau jeu de leur répondre qu’ils n’avaient qu’à se mettre d’accord entre eux pour réformer le système, ce qu’ils n’ont pas su faire.