1:43
  • Copié

Certains pays d'Europe du Nord rechignent à aider leurs voisins européens durement touchés par l'épidémie de coronavirus. La France, et surtout l'Allemagne, mènent les débats au sein de la zone euro, pour tenter d'infléchir la position des pays récalcitrants. 

C’est une semaine test qui commence pour l’Europe, qui doit trouver les moyens de venir en aide aux pays les plus touchés par la crise.

Cela fait dix jours que les ministres des Finances de la zone euro cherchent à se mettre d’accord sur un point clé : quelles aides pour les pays comme l’Italie les plus touchés par le virus. Et cela fait dix jours qu’un groupe de pays d’Europe du Nord, dont les Pays Bas, freinent des quatre fers et refusent la solidarité avec leurs voisins. Les tensions sont très vives. Le Premier ministre portugais Antonio Costa a qualifié le ministre des Finances néerlandais de "répugnant" et "mesquin". Voilà l’ambiance. Mais les lignes bougent car tout le monde a intérêt à éviter un effondrement des économies européennes. 

Et ça bouge notamment côté allemand. 

C’est le point nouveau et c’est important. Les ministres allemands des Finances et des Affaires étrangères, Olaf Scholtz et Heiko Maas, l’ont confié aux Echos ce matin : ils font des avancées. D’abord en disant pour la première fois que le Mécanisme européen de stabilité, qui est un fonds de 410 milliards d’euros, pourra être utilisé sans condition pour aider les économies en difficulté. Ils précisent que dans le cas de la France, cela nous apporterait 54 milliards d’euros, c’est considérable. Et autre avancée, ils proposent de créer un fonds européen pour garantir les crédits aux PME. La France et d’autres pays voudraient aller plus loin avec des emprunts européens. Les Allemands ne vont pas jusque-là. Mais vous le voyez, les lignes bougent : même les plus rigoristes en Europe réalisent la gravité de la crise. Il faut y voir un bon signe. Le signe que l’Europe est en train de prendre la mesure du défi faramineux qui nous attend.