Vendredi, les députés devront voter le plan d'urgence économique, présenté par le gouvernement pour soutenir le pays durant cette crise exceptionnelle. Un budget qui ne cesse de changer à mesure que les jours passent, et qui est évalué après les déclarations d'Emmanuel Macron à 110 milliards d'euros.
Le gouvernement présentera vendredi à l’Assemblée Nationale son budget de crise. Un budget hors normes, qu’il revoit presque tous les jours.
Oui, on n’a jamais vu ça. Il y a trois semaines, le gouvernement annonçait un plan d’urgence économique de 45 milliards d’euros pour lutter contre les effets de la crise. Vendredi, ce plan grimpait de 45 à 100 milliards. Et après les annonces d’Emmanuel Macron lundi soir, il était réévalué à 110 milliards. Et ce n’est sans doute pas fini.
Alors autant vous dire qu’avec une telle valse des milliards, le débat budgétaire à l’Assemblée vendredi et au Sénat lundi prochain est un peu surréaliste. Il y a cinq jours, Bercy faisait l’hypothèse d’une chute de la croissance de 6% cette année. Maintenant, on en est à - 8%. Le rapporteur du Budget au Sénat dit que ça pourrait être entre - 5% et - 14%. Bref, personne n’en sait rien.
Du coup, le débat devant les députés n’a pas tellement de sens.
Il doit avoir une utilité, c’est de montrer que les caisses de l’Etat ne sont pas inépuisables. On risque de donner l’impression, avec cette pluie de milliards, que l’on peut tout d’un coup tout financer. Or ce n’est pas vrai. L’Etat va être privé cette année de 43 milliards d’euros de recettes fiscales : c’est un peu comme si la moitié des recettes de l’impôt sur le revenu s’étaient volatilisées.
L’économie vit sous perfusion. Le seul chômage partiel coûte 1 milliard d’euros par jour à l’Etat, et ça, c’est de la dette qui sera payée par les générations futures. Le débat qui doit s’ouvrir devant les députés et les sénateurs c’est comment on se relève de tout ça, comment on rebâtit l’économie, comment on se redresse. Le plan d’urgence sera voté. Mais le vrai plan qui reste à définir, c’est celui qui permettra de redresser le pays durablement.