Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
C’est aujourd’hui que commence l’autre gros chantier social du quinquennat d’Emmanuel Macron. Après le Code du travail, la réforme des retraites
Les syndicats et le patronat vont commencer à être reçus aujourd’hui par le haut-commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoy. Plus qu’une réforme, c’est une révolution. Il ne s’agit pas de bouger un ou deux paramètres comme l’âge de la retraite ou le taux de cotisation. Il s’agit de changer de système, de tout remettre à plat pour déboucher sur un système dit "universel", censé être plus simple et plus juste. "Universel" car chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à chacun, ce qui n’est absolument pas le cas dans le maquis actuel.
On va passer de 42 régimes différents à un régime unique
Le but étant de corriger les inconvénients et les injustices des régimes actuels. Exemple : comme chaque assuré cotise en moyenne à 3 régimes, cela créé énormément de difficultés en cas de changement de carrière, les règles et les droits n’étant pas les mêmes d’un régime à l’autre. Il y a aussi de lourdes inégalités entre les salariés du privé et les fonctionnaires, ou entre les salariés et les indépendants qui doivent cotiser plus pour la même retraite. Entre couples mariés et concubins : quand l’un des deux décède, les pensions de reversions ne sont pas les mêmes. Le système actuel se révèle aussi pénalisant pour les femmes qui ont eu des carrières interrompues. Et je ne parle pas des régimes spéciaux qui devront aussi rentrer dans le rang. Bref, c’est un chantier semé de bombes. Les concertations commencent aujourd’hui, on ne sait pas comment elles finiront