Il y a trois semaines à peine, le gouvernement annonçait un plan d’urgence de 45 milliards d’euros pour lutter contre la crise. On en est aujourd’hui à plus du double, 100 milliards…
Oui et du coup le déficit public atteindra 7,6% du PIB, on est bien loin de l’épure des 3%. La dette atteindra 112% de la richesse nationale. La croissance économique va plonger de 6%. Ces chiffres effrayants que je vous dévoile ce matin figureront dans le budget rectificatif qui sera présenté la semaine prochaine en conseil des ministres. Ils sont basés sur l’hypothèse que le confinement tel que nous le connaissons en ce moment dure environ six semaines. Mais si c’est plus, s’il y a une deuxième vague d’épidémie comme en Asie, évidemment ces chiffres devront être révisés. Et ce qui est clair, c’est que l’Etat ne pourra pas soutenir indéfiniment l’économie.
Dans ce budget, l’Etat prévoit 20 milliards pour des nationalisations…
Oui pour nationaliser des entreprises fragilisées ou pour entrer à leur capital. C’est l’Etat-pompier. La grande crainte -justifiée- de Bruno Le Maire, qui sera tout à l’heure au micro de Sonia Mabrouk, c’est que cette crise fasse disparaître à tout jamais des pans entiers de notre tissu économique. D’où ces aides massives. Mais vous le voyez bien : le moment approche où il va falloir faire un choix douloureux. Maintenir un confinement très strict au nom de la protection de la santé publique mais au risque de tuer l’économie. Ou relâcher le confinement pour éviter une faillite générale. Le moment de cet arbitrage approche. C’est à coup sûr la décision la plus difficile à prendre du quinquennat.