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À l'origine de la pandémie mondiale, la Chine est pourtant le pays qui s'en sort le mieux économiquement grâce à un record d’exportations de 2,6 milliards de dollars l'an dernier. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Un an presque jour pour jour après l’annonce du premier décès lié au Covid en Chine, la deuxième économie mondiale bat des records.

C’est tout de même un sacré paradoxe : la Chine est le grand gagnant économique de la pandémie dont elle est à l’origine. Et dont on peut dire qu’elle a contribué à la diffusion, puisqu’elle a masqué son existence au début et tardé à sonner l’alerte. Pendant que le monde plongeait petit à petit dans la plus grave récession depuis près d’un siècle, la Chine, grâce à sa maîtrise rapide de la pandémie, a battu son record d’exportations : 2.600 milliards de dollars l’an dernier, du jamais vu ! En fait, alors que la production s’arrêtait un peu partout dans les économies confinées, les usines chinoises prenaient le relais. Jamais la demande de produits "made in China" n’a été aussi forte.

Les tarifs douaniers américains n’ont pas changé la donne.

Absolument pas, à peine une petite égratignure dans la machine à exporter chinoise. La demande a notamment été très forte pour tous les produits liés de près ou de loin à la pandémie : ordinateurs portables dont les achats ont bondi avec le télétravail, matériel médical. Le confinement dans les pays occidentaux a aussi favorisé le "made in China" pour une autre raison : les dépenses que les ménages ne faisaient plus en sorties, en restaurants, en loisirs, bref en services, ils les ont reportés en partie sur des achats de biens, souvent fabriqués en Chine.

D’où des excédents commerciaux records.

535 milliards de dollars l’an dernier. Mais surtout, la leçon que l’on doit retenir, c’est que cette crise aura permis à la Chine de creuser l’écart, d’augmenter ses parts de marché dans les industries où elle était déjà puissante mais surtout d’accélérer dans des secteurs comme l’automobile, notamment électrique, pendant que le reste du monde était à l’arrêt. Ce qui fait qu’à l’heure du bilan, après un an de crise économique due à la pandémie, la deuxième économie mondiale est encore plus puissante qu’avant, elle est un concurrent encore plus redoutable. Et chaque mois qui passe avant notre sortie de la pandémie renforce cette puissance, avec les conséquences que l’on connaît en termes de destructions d’emplois dans les classes moyennes des pays développés. Vivement le vaccin !