Le gouvernement aimerait revoir son dispositif de chômage partiel, le système le plus généreux en Europe durant la crise du coronavirus. Douze millions de personnes en bénéficient aujourd'hui. Mais cela coute cher à l'Etat, qui espère réduire les frais rapidement.
Avec plus de douze millions de personnes potentiellement couvertes par le chômage partiel payé à 100% par l’Etat, la France a le système le plus généreux d’Europe. Et le gouvernement veut le corriger.
Oui plusieurs pistes sont sur la table pour revoir ce dispositif de chômage partiel. D’abord parce qu’il coûte très cher : 50 milliards d’euros à la charge de l’Etat, là où l’Allemagne par exemple n’a mobilisé que dix milliards.
D’autre part, comme l’Etat couvre à 100% le chômage partiel, on se rend compte que certaines entreprises sont du coup incitées à réduire leur production ou à fermer certaines unités. Ou encore à retarder la reprise de l’activité, ce qui pourrait expliquer pourquoi la production française a beaucoup plus que chuté que dans les pays voisins. C’est frappant par rapport à l’Italie : l’épidémie a été plus violente mais la production a moins baissé. Or le chômage partiel est nettement moins généreux, il est plafonné à 1.200 euros par salarié.
Contre 84% du salaire net chez nous. C’est ce qui va être revu ?
Première piste en effet, le gouvernement pourrait réduire le niveau de salaire pris en charge : actuellement, l’Etat indemnise jusqu’à 4,5 fois le Smic. Certains, au gouvernement, voudraient abaisser ce seuil à 3,5 fois le Smic.
L’autre piste à l’étude, c’est surtout une réduction du taux de prise en charge : au lieu de 100%, l’Etat ne prendrait à sa charge que 90% du coût et en laisserait 10% à l’entreprise. Sauf pour les secteurs frappés d’interdiction administrative comme l’hôtellerie et la restauration qui seraient toujours couverts à 100%.
Cette réforme des conditions du chômage partiel est cependant délicate. Le risque, si l’Etat réduit trop son soutien, c’est que les entreprises ne fassent des plans de licenciements. Mais le message du gouvernement est clair : une fois passé l’été, la générosité de l’Etat ne pourra pas continuer comme aujourd’hui. Nous n’en avons tout simplement pas les moyens.