L'épidémie de coronavirus plonge la SNCF dans une situation financière catastrophique. Et le respect des règles sanitaires dans les trains après le confinement pourrait faire perdre trois milliards d'euros supplémentaires. Comme pour Air France ou Renault, l'Etat n'a pas d'autre choix que d'intervenir pour sauver l'entreprise.
La SNCF nous avait habitué aux pertes. Mais avec le confinement, sa situation financière est catastrophique et pourrait avoir pour conséquence des emplois en moins.
Oui. Alors bien sûr, il n’est pas question de licenciements puisque 90% des 146.000 cheminots de la SNCF sont encore au statut. Mais il est clair que le groupe ferroviaire est surdimensionné par rapport au trafic prévu dans les mois à venir.
La SNCF espère avoir rétabli 100% de ses lignes d’ici début juin, sauf qu’elle ne pourra vendre qu’une place sur deux dans ses TGV et ses Intercités pour respecter les règles sanitaires. Le manque à gagner pour la SNCF va bientôt atteindre la somme astronomique de trois milliards d’euros. Depuis la mi-mars, pour vous donner un ordre de grandeur, la SNCF fait voyager en moyenne 3.000 passagers par jour dans ses TGV au lieu de 350.000 par jour en temps normal.
Des pertes énormes, donc, et moins d’embauches.
Oui, comme elle ne peut pas licencier, c’est là-dessus qu’elle va jouer. Des embauches réduites au strict minimum, des investissements limités : la direction réfléchit à des économies de coûts tous azimuts. Ce qui n’empêchera pas la SNCF de se tourner une fois de plus vers l’Etat, vers les contribuables.
L’Etat a déjà repris à sa charge 25 milliards d’euros de dette au 1er janvier. Il en reprendra encore dix milliards dans deux ans. Mais un plan d’aide à plusieurs milliards, comme pour Air France ou Renault, est désormais inévitable. Car sans soutien financier, la SNCF serait en cessation de paiements et ne pourrait rapidement plus verser les salaires.