Alors que Netflix et Canal+ ont annoncé leur partenariat ce lundi, Nicolas Barré fait le point sur la l'intégration de Netflix dans les offres de Canal+.
C’est une petite révolution sur le marché de la télévision, il n’y a pas plus rivaux que Canal+ et Netflix et pourtant, ils ont décidé de s’allier.
À priori, cette alliance est profondément déséquilibrée. Netflix est un géant avec 60 millions d’abonnés aux États-Unis et près de 100 millions dans le reste du monde. Même en France, avec six millions d’abonnés, Netflix fait mieux que Canal qui en compte 4,5 millions, qui certes rapportent plus. Pourquoi s’allier ? D’abord parce qu’un énorme bouleversement arrive sur le marché de la télévision : Netflix était un précurseur. Les autres suivent : Amazon, Apple, Disney, tous ces géants américains aux poches profondes arrivent à leur tour avec des offres de vidéo en streaming. Pour Canal, c’est une menace mortelle. Sauf à intégrer leur offre dans son propre écosystème pour rester le point d’entrée des abonnés à ces offres et leur faciliter la vie, plutôt que de devoir jongler entre différentes plateformes pour regarder du foot ou des séries.
Pour Canal, on voit donc l’intérêt. Mais pourquoi Netflix aurait besoin de Canal+ ?
Parce que Netflix arrive à un stade où ils se disent que la seule manière de développer leur base locale en France, c’est d’avoir un allié local. Un allié qui connaît mieux le marché, qui sait mieux adapter l’offre. Même Amazon, par exemple, a trouvé intérêt à s’allier à Monoprix en France pour distribuer certains produits. Il reste, c’est évident, que s’allier à un géant est périlleux. Mais Vincent Bolloré, l’actionnaire de Vivendi, propriétaire de Canal, aime les paris risqués. Avec Netflix, il est servi.