Les 40 entreprises du CAC 40, qui sont présentes dans des secteurs aussi divers que la finance, le luxe, l'automobile ou l'énergie se sont engagées à adopter une nouvelle norme pour comptabiliser leurs émissions de CO2 et ainsi rendre des comptes. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
La lutte contre le dérèglement climatique passe aussi par les entreprises. Lors d'un sommet à l'Élysée ce week-end, elles ont pris des engagements forts sur leurs actions en faveur du climat.
Le symbole est fort. D'abord parce que le secteur privé joue un rôle clé dans le combat contre le dérèglement climatique : les innovations, les progrès technologiques dans l'automobile, le recyclage, l'utilisation des matériaux ou l'efficacité énergétique sont très largement le fait d'entreprises privées. Le secteur privé industriel a une capacité à agir vite et à se mobiliser que ne peut égaler le public. Par exemple, comme ce qui s'est passé en quelques mois sur les vaccins. C'est donc important que les entreprises s'engagent dans cette bataille sur le climat. C'est la condition pour que cela produise des résultats. C'est bien de faire des grands discours et de dire que "la maison brûle" mais pour que ça change vraiment sur le terrain, ça passe par les entreprises.
Les plus grandes donnent l'exemple.
Elles ont plus de moyens, c'est normal. C'est l'autre symbole fort. Les 40 entreprises du CAC 40, qui sont présentes dans des secteurs aussi divers que la finance, le luxe, l'automobile ou l'énergie se sont engagées à adopter une nouvelle norme pour comptabiliser leurs émissions de CO2 et ainsi rendre des comptes. L'objectif est de viser la neutralité carbone en 2050, qui est un des buts de l'Accord de Paris. Mais de plus en plus d'entreprises françaises et étrangères s'engagent à faire mieux et donc à adapter leur stratégie en conséquence. Et à prendre des engagements publics auprès de leurs clients et de leurs actionnaires donc de la Bourse, d'où des sanctions s'ils ne tiennent pas ces objectifs.
Ces entreprises jouent finalement leur image.
Et ça a un effet vertueux. Dans l'agroalimentaire par exemple, Nestlé et Danone, qui sont concurrents, rivalisent en la matière. Nestlé vise zéro émissions nettes en 2050, c'est très ambitieux parce cela compte les émissions produites par ses fournisseurs de matière première, par exemple les producteurs de lait et la manière dont ils nourrissent leurs vaches, et cela va jusqu'à l'utilisation du produit par le consommateur qui est aussi émettrice de CO2. Mais Danone est aussi vertueuse sinon plus, c'est une des entreprises les plus en avance en France. Les unes après les autres, les entreprises mettent le sujet "climat" au cœur de leur stratégie. C'est devenu un atout concurrentiel et d'image. Un cercle vertueux s'enclenche, tant mieux !