Pas loin de l'équilibre en 2019, la Sécurité Sociale voit son déficit se creuser très fortement à cause de l'épidémie de coronavirus. Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, table sur plus de 40 milliards d'euros, dans l'hypothèse la plus favorable. Du jamais vu pour la Sécu.
Un déficit abyssal, jamais vu : le trou de la Sécurité sociale va dépasser 40 milliards d’euros cette année.
On a changé de monde. Il faut rappeler que l’an dernier, le déficit de la Sécu n’a été que de 1,9 milliards, nous n’étions donc pas loin de l’équilibre. Quelques semaines de pandémie et de confinement ont fait sauter les compteurs.
Le précédent record date de 2010, après la crise financière, et il n’était "que" de 28 milliards. On est donc très au-delà avec les 41 milliards annoncés par Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics. Et encore : il a lui-même admis qu’il s’agissait là d’une hypothèse favorable. Pourquoi ? Parce que beaucoup d’entreprises qui ont demandé des reports de charges sociales seront incapables de les payer de toute façon. Ce qui va encore creuser le trou de notre Sécurité sociale.
Ce trou, c’est dû au coût de l’épidémie ?
Une partie, mais pas la plus importante, 8 milliards d’euros, provient en effet de l’augmentation des dépenses de maladie. Les dépenses d’assurance-maladie vont bondir cette année de 6,5% au lieu des 2,45% initialement prévus. Mais le trou de la Sécu s’explique aussi par l’effondrement des recettes : la mise à l’arrêt de la moitié de notre économie signifie 20 milliards de cotisations sociales et de CSG en moins. Voilà pourquoi il est important que l’activité reparte.
Il y a aussi une baisse de la masse salariale avec des millions de salariés en chômage partiel : c’est autant de rentrées en moins. On dit que c’est la pire crise depuis la deuxième guerre mondiale : c’est vrai sauf qu’après 1945, il y a eu les 30 glorieuses et la population était plus jeune. Il sera plus difficile et plus long de se relever de la crise de 2020.