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L'épidémie de coronavirus a plongé le monde dans une situation encore jamais vu. Les pays producteurs de pétrole font fasse à un tel effondrement de la demande qu'ils ne savent plus quoi faire de leur or noir. Une réunion de crise doit avoir lieu jeudi pour tenter de trouver un compromis et stopper la chute des cours.

C’est un bras de fer planétaire qui s’engage jeudi : les plus grands pays producteurs de pétrole vont tenter de stopper la chute des cours de l’or noir qui a des conséquences inattendues.

Oui, l’effondrement de la demande est à la mesure de la mise à l’arrêt de l’économie. Jamais depuis que l’on a foré les premiers puits de pétrole au milieu du XIXe siècle - c’était à Titusville, en Pennsylvanie - le monde ne s’était trouvé face à un tel excédent d’or noir. Et du coup on ne sait plus quoi en faire ! On ne sait pas comment stocker tout ce brut qui sort des puits et que l’on ne peut pas arrêter. C’est inédit, comme beaucoup de choses dans cette crise causée par le Covid-19. A l’heure actuelle, 90% des capacités de stockage dans le monde sont saturées. Et les rares cuves ou entrepôts encore libres se louent des fortunes. 

On en est même à stocker du pétrole dans les supertankers.

On en stocke partout : dans des oléoducs qui n’acheminent plus le pétrole puisqu’il n’y a plus de demande, dans des wagons-citernes, dans des pétroliers qui restent au large leurs réservoirs remplies à ras bord… Demain, les grands pays pétroliers vont se réunir par vidéo-conférence. Objectif : se mettre d’accord pour réduire la production. Problème : les deux grands, la Russie et l’Arabie Saoudite, ne veulent pas être les seuls à faire des efforts. Ils veulent que Donald Trump s’engage aussi sur une baisse de la production américaine. Soit il accepte et les prix remonteront. Soit il refuse et le monde sera encore plus inondé de pétrole qu’on ne saura pas comment stocker. Réponse : jeudi.