François Clémenceau revient chaque matin sur un évènement international au micro d'Europe 1 Bonjour.
Quand Cuba se prépare pour l’après-Castro
On vote ce week-end à Cuba, des élections municipales mais il s’agit de la première étape d’une série de scrutins qui aboutiront en février à la désignation du successeur de Raul Castro.
Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’après un demi-siècle dominé par les frères Castro, Fidel et Raul, qui a aujourd’hui 86 ans, la démocratie n’est pas franchement pour demain. La preuve avec ces élections municipales. 12.500 conseillers à élire. 27.000 candidats, c’est bien même si ce volontarisme n’est pas toujours pas spontané. Et quelques centaines de candidats dissidents, sous la bannière d’une plateforme qui s’appelle Alternative 2018. Or, ce sont les comités de quartier qui sont chargés de filtrer dans des sortes de primaires surveillées par les caïds du parti unique. Et qu’en est-il sorti de ces scrutins à main levée où tout le monde s’épie ? Aucune de ces candidatures dissidentes n’a été validée.
Autrement dit, il n’y a aucune chance de voir émerger un vrai choix pour succéder à Castro ?
Aucune, il va y avoir encore des législatives puis tous ces élus voteront pour un conseil d’Etat au sein duquel sera désigné le futur président. On murmure même à La Havane que les jeux sont déjà faits. L’archi-favori, quasi dauphin s’appelle n’est autre que le premier vice-président, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, ex-ministre de l’éducation, le plus jeune membre du bureau politique du parti à avoir été jamais élu. Cela sent le renouveau générationnel mais sur le fond, la continuité d’une politique de libéralisation économique qui permet au régime de se pérenniser.
Le tout dans un environnement tendu.
Oui, parce qu’on a bien vu qu’avec Donald Trump, la politique de rapprochement initiée par Barack Obama a été littéralement stoppée en attendant d’être détricotée. Alors que l’Union européenne continue de miser sur une ouverture progressive de Cuba malgré des droits de l’homme allégrement piétinés, les États-Unis, eux, durcissent le ton. Ce qui permet à Cuba de surenchérir. La Havane vient de recevoir en grande pompe, le chef de la diplomatie nord-coréenne pour condamner l’impérialisme américain et pour estimer que la crise nucléaire doit se régler par le dialogue. Comme le souhaite la Chine. Qui se rassemble, s’assemble.