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SAISON 2016 - 2017

Alain Juppé ne vend pas du rêve et pourtant il caracole toujours dans les intentions de vote pour la primaire à droite.

Alain Juppé, dans la course de la primaire de la droite, reste toujours en tête bien que Nicolas Sarkozy remonte. Pourtant Alain Juppé, ne fait pas vraiment rêver...

Vous avez raison Alain Juppé c’est sérieux, c’est scolaire. Trois livres programmatiques arides dans lesquels il promet peu. Pas de baisses d’impôt, au contraire, il annonce une hausse de la TVA. Retraite à 65 ans et retour au 39h. Même dans son dernier livre De vous à moi, où il se confie pour expliquer qu’il n’est pas qu’un techno froid et distant, est l'occasion d'assumer au fond de ne pas être un adepte du tutoiement, de la tape dans le dos et de la familiarité. Nicolas Sarkozy "hystérise" ses fans à chaque déplacement, Alain Juppé lui fait une campagne sage, discrète, sous-marine. Pourtant il reste  populaire à  telle enseigne que c’est devenu un argument que son entourage vend aux journalistes : il est "chiant" dit carrément un de ses fidèles et bien c’est précisément ce qui peut le faire élire.

C’est vertueux de ne pas trop promettre, mais on sort d’un ras-le-bol fiscal, une présidentielle c’est aussi un moment où il faut redonner espoir… Alain Juppé en donne peu !

Du sérieux, du solide, du vrai : c’est le slogan de Raymond Barre campagne présidentielle de 1988. Le candidat  de la rigueur, le professeur d’économie qui joue sur son expertise et qui promet peu, un homme carré dans un corps rond. Raymond Barre échoue à un peu plus 16 % des voix. Le Juppé de 2016 peut aussi - toute proportion gardée - se comparer à un Mendès-France qui incarnait à gauche une forme de réalisme économique, de pragmatisme loin des grandes théories marxistes. Lui aussi à échoué à conquérir le pouvoir. Deux parallèles, deux échecs. La question ?  30 ans après l’échec de Raymond Barre, un candidat raisonnable peut-il enfin convaincre une majorité de Français. Les campagnes de promesses non tenues ont-elles fait long feu ? C’est en tous cas le pari d’Alain Juppé.