Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à une solution pour réduire l’empreinte écologique des data center. Thalès étudie étudie la faisabilité de leur installation dans l’espace.
L’innovation du jour, c’est une façon radicale de réduire l’empreinte environnementale des serveurs informatiques… Les envoyer dans l’espace.
On vous l’a dit et répété : il faut faire le ménage dans vos boîtes de réception. Car un mail « pèse » en moyenne 4 g de CO2 et jusqu’à 20 fois plus avec une pièce jointe. Pourquoi ? Parce que les centres informatiques qui les stockent consomment énormément d’électricité. En plus, les serveurs, à l’intérieur, chauffent comme tous les ordinateurs. Pour éviter les pannes, il faut donc les refroidir, en permanence, en climatisant les salles. Ce qui impacte non seulement la facture électrique mais aussi l’environnement. Comme les usages numériques explosent, on cherche des solutions pour réduire l’empreinte écologique de ces « data center » comme on les appelle. Et c’est Thalès qui a été choisi par la Commission Européenne pour étudier la faisabilité de leur installation dans l’espace. Ils seraient alimentés par des panneaux solaires éclairés 24h/24. Et comme la température descend à -200° là-haut, on n’aurait plus besoin de climatisation.
Mais ça coûte une fortune d’envoyer quelque chose dans l’espace.
C’est bien le problème. En plus, avec l’évolution technologique, les serveurs sont remplacés tous 4-5 ans. Ce serait hors de prix de le faire dans l’espace. Enfin, même si on ne pollue plus sur terre, c’est notre orbite, déjà bien encombrée de satellites, que l’on risque désormais de polluer. Mais bon, ce sera tout l’objet de cette étude… L’objectif étant de se doter d’un catalogue de solutions pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Premiers décollages attendus en 2030.
Et si ça ne marche pas, il y a un plan B ?
En fait, le monde entier cherche des solutions pour réduire la facture énergétique des data centers. Pas seulement pour des raisons écologiques, tout simplement parce que cela coûte de plus en plus cher à leurs opérateurs. C’est pourquoi Microsoft teste des centres informatiques sous l’eau ou enfouis dans la banquise… On essaie tout ce qui pourrait réduire la facture de climatisation.
Une idée me plaît beaucoup : plutôt que de climatiser, pourquoi ne pas récupérer la chaleur des machines pour chauffer gratuitement des piscines ou l’eau des immeubles environnants ? Il y a quelques expérimentations ici ou là. Elles gagneraient à être développées avant d’envoyer des tonnes d’ordinateurs dans l’espace.