Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce jeudi, il s'intéresse à une avancée en matière de lutte contre les fake news, une façon de "vacciner" contre la désinformation.
Ce matin, un projet qui pourrait faire beaucoup de bien dans un monde où les fausses informations pullulent. On aurait trouvé une façon de « vacciner » contre la désinformation.
Alors, ce n’est pas une piqûre, plutôt une technique qui doit nous rendre, à la fois, moins crédules et surtout moins sensibles à toutes les Fake news ». Et cette technique est exactement la même que celle utilisée pour créer des vaccins. C’est-à-dire qu’on va mélanger des faits prouvés avec une petite dose de désinformation. Par exemple : des articles parfaitement documentés, mais où simplement un ou deux détails sont grossièrement faux. En lisant ce type d’article encore et encore, on finit par développer des anticorps, un esprit critique, qui va nous éviter de tout prendre pour argent comptant.
Ça a été prouvé ? Il y a des exemples ?
Oui. Ça a été démontré dans une étude publiée par des chercheurs des universités de Cambridge et de Yale. Ils ont d’abord présenté des faits scientifiques sur le réchauffement climatique à un échantillon de 2.000 personnes. Ensuite, ils leur ont donné accès à un site bourré de thèses climato sceptiques. À la fin, évidemment, la plupart ne croyaient plus aux arguments scientifiques. Un fonctionnement typique des « fake news. »
Puis ils ont testé la technique du vaccin sur un deuxième groupe. Du coup, avant de leur montrer les sites climato sceptiques, ils ont glissé plusieurs fausses informations dans les articles scientifiques. En expliquant aussi pourquoi certains avaient intérêt à manipuler les faits ou à publier des choses fausses. Résultat : ce second groupe a été beaucoup moins réceptif aux thèses climato sceptiques.
Et comment on pourrait utiliser cette technique au quotidien pour vacciner les gens ?
Ils travaillent sur une sorte de newsletter de désintoxication qui fonctionnerait sur le même modèle : des faits, de petites erreurs grossières et un décryptage sur l’intérêt de manipuler ce qui a été publié.
Évidemment cela suppose que l’on lise toute la newsletter. Et qu’en plus, on le fasse dans la durée. Ce qui est loin d’être évident. Mais c’est une technique sur laquelle on pourrait s’appuyer à l’école pour développer l’esprit critique dès le plus jeune âge.