Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à une bonne nouvelle pour l'écologie, la commercialisation des premières bouteilles d’eau biodégradables.
L’innovation du jour fait écho au traité contre la pollution plastique en discussion depuis le début de la semaine. Et c’est une bonne nouvelle : la commercialisation des premières bouteilles d’eau biodégradables.
Les premières qui peuvent remplacer les bouteilles en plastique. Que ce soient des bouteilles d’eau ou de soda.
Elles n’ont rien à voir avec les bouteilles transparentes actuelles. Elles sont blanches, opaques, on dirait plutôt des bouteilles de lait. Quand on les touche, on a même l’impression qu’elles sont en plastique. Sauf qu’elles sont entièrement fabriquées à partir d’huile végétale et de déchets alimentaires. Ce qui leur permet de se composter entièrement en 90 jours sans laisser le moindre résidu toxique. Et si elles ont le malheur de se retrouver dans la nature ou dans l’océan, elles se décomposeront totalement entre un et quatre ans selon les conditions météo. Le plastique, on le rappelle, prend plus de 500 ans !
Mais elle coute combien cette bouteille ?
Très cher, malheureusement : autour de 2€ la pièce ! Vous savez à combien revient une bouteille en plastique ? Moins de 30 centimes. Donc à ce prix, il n’y a pas vraiment de concurrence.
Mais il faut bien commencer quelque part. Les prix vont naturellement baisser avec les volumes. D’autant que la matière première, faite essentiellement de déchets, ne coute quasiment rien.
Il faut le savoir : à force de mettre la pression sur les vendeurs de soda (les plus gros pollueurs de plastique), tous ont tenté de développer des bouteilles biodégradables. Pepsi a été le premier, il y a plus de dix ans. Mais toujours rien n’est sorti. Coca-Cola vient d’abandonner pour se tourner exclusivement vers des plastiques recyclés (qui mettent 500 ans à décomposer). Même chose pour les briques en carton, plus faciles à recycler, mais qui ne sont pas compostables à cause du film imperméabilisant qu’il y a à l’intérieur. Eh bien, Cove, une petite startup vient de montrer que c’est possible. Cela pourrait relancer les recherches dans le secteur.
Maintenant qu’il existe une alternative, on pourrait finir par interdire les bouteilles non biodégradables ?
Oui ! C’est d’ailleurs un des enjeux d’un traité international comme celui en discussion actuellement.
Mais il est vrai que le prix reste un véritable frein… La transition écologique va couter cher. Il va falloir s’y habituer.