Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce vendredi,il s'intéresse à l'invention de la startup américaine Terra Power. Ils viennent de lancer la construction d’un réacteur de nouvelle génération capable de recycler ses déchets.
Ce vendredi, vous arrivez avec une nouvelle preuve de l’intérêt retrouvé pour le nucléaire. Les Américains viennent de lancer la construction d’un réacteur de nouvelle génération capable de recycler ses déchets.
Du nucléaire un peu plus propre, puisqu’il se nourrit de déchets radioactifs. Aujourd’hui, on les enfouit. Demain, on les utilisera comme carburant à la place de l’uranium. Ce qui laisse imaginer un recyclage infini du combustible nucléaire.
Il s’agit du même principe que les réacteurs Phénix et Superphénix. On a beaucoup parlé, car ils ont coûté très cher et ont été abandonnés brutalement après des décennies de recherche. Les États-Unis, eux, vont jusqu’au modèle commercial. La construction d’un premier réacteur démarre dans le Wyoming. C’est la startup Terra Power qui est aux manettes, une société co-créée par Bill Gates.
Mais si la France a arrêté, c’est qu’il y a une bonne raison.
La technologie a surtout été victime de la mauvaise image du nucléaire. Après les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, on a préféré miser le renouvelable et arrêter les frais, surtout avec les déboires de l’EPR de Flamanville.
Mais l’urgence climatique a changé la donne. Les besoins en électricité vont augmenter de façon exponentielle. Or l’éolien et le solaire ne produisent que par intermittence. La transition prendra du temps. Alors, pourquoi ne pas regarder à nouveau vers le nucléaire ?
Des centrales qui recyclent les déchets, c’est bien. Mais on parle quand même de nucléaire, il y a de nouveaux risques avec ces centrales ?
Oui, il y a notamment des risques d’incendie en cas de fuite. Car ce sont des centrales refroidies au sel (sodium liquide). Un produit qui s’enflamme spontanément au contact de l’air quand il est très chaud. Heureusement, ce refroidissement se fait à l’air libre. Le cœur ne pourra donc jamais fondre comme à Fukushima.
Il y a bien des dangers. Mais ils sont moindres qu’avec les centrales traditionnelles. C’est peut-être pourquoi les parlementaires s’inquiètent d’une perte de compétences de la France dans la recherche sur le nucléaire. Il ne faudrait pas finir par aller chercher chez les Américains ce qu’on a abandonné il y a quelques années.