Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à une invention qui pourrait améliorer la qualité de l’air dans les tunnels, du béton dépolluant.
L’innovation du jour pourrait améliorer la qualité de l’air dans les tunnels. Car il existe désormais un béton dépolluant.
Grâce à lui, on va pouvoir transformer les murs des tunnels en purificateurs d’air. Tout cela, sans installer d’appareil. C’est le béton lui-même qui sera capable de manger la pollution des pots d’échappement.
C’est possible grâce à ce qu’on appelle un béton photo-catalytique. Il fonctionne un peu comme le pot catalytique des voitures. C’est-à-dire qu’il va casser les particules polluantes (les oxydes d’azote, les oxydes de souffres et autres cochonneries qui sortent des pots d’échappement), et il va les transformer en substances complètement inoffensives.
On imagine tout de suite l’intérêt dans un tunnel. Tout monde sait que la pollution est beaucoup plus concentrée au bord des routes. Or c’est jusqu’à 1000 fois pire dans les tunnels, tout simplement parce que l’air y circule mal. Mais avec ce nouveau béton, l’air pourrait y devenir un peu plus sain.
Et c’est efficace, on l’a testé ?
Oui. On a totalement réenduit l’intérieur d’un tunnel avec ce nouveau béton. On a pris des mesures et au bout de 24 h, on a constaté une réduction de 18% de la pollution, notamment des fameux Nox, les oxydes d’azote ultra cancérigènes.
En plus, ce traitement du béton ne se dégrade pas avec temps. Il résiste au lavage, à la pluie et aux mousses qui pourraient s’accrocher. Il n’a donc pas besoin d’un entretien spécifique. Une superbe avancée mise au point par les chercheurs de l’institut coréen de génie civil.
Mais ça va coûter très cher, donc que ça va limiter son utilisation ?
Eh bien non, pour une fois ! Alors oui, cela coûte plus cher de rendre ce béton photo-catalytique. Mais pas beaucoup : seulement 5 à 10 % de plus. Son prix reste donc raisonnable ce qui pourrait faciliter sa diffusion à grande échelle.
On a, en effet, parlé des tunnels. Mais on pourrait également s’en servir comme matériau de construction que ce soit pour les murs, les ponts ou les trottoirs… En fait, tout ce qui est construit en béton aujourd’hui, pourrait se transformer, demain, en surface dépolluante.
Il est vrai qu’il vaut mieux végétaliser que bétonner. Mais quand on n’a pas le choix, il est bon de savoir qu’il existe désormais un béton dépolluant.