Invité d’Europe nuit jeudi, l’ancien sélectionneur des Bleus et consultant d'Europe 1 a estimé que Rudi Garcia était un bon choix pour l’OM.
L’OM fait sa révolution. Officiellement racheté par l'Américain Frank McCourt lundi, le club vainqueur de la Ligue des champions en 1993 a annoncé jeudi l'arrivée de l'entraîneur Rudi Garcia, l'un des rares techniciens français à s'être illustré en Europe. Sa mission : redresser Marseille, qui pointe actuellement à la 12ème place de la Ligue 1.
"Je suis vraiment heureux". "C’est la première étape, et je suis vraiment heureux et content que la première étape pour essayer de construire un club, ce soit de prendre un bon entraîneur", s'est réjoui Raymond Domenech au micro d’Europe 1. "Ça ne veut pas dire que Franck Passi n’était pas bon, mais pour redonner de l’impulsion et une part de rêve aux supporters, il fallait quelqu’un qui ait une reconnaissance médiatique et qui ait réussi quelque part."
"Quand on réussit à Rome, on peut aller presque partout". Auteur du doublé Coupe-Championnat de France avec Lille en 2011, deux fois deuxième en Italie avec l'AS Rome, Garcia a en effet un joli C.V. Et la fin de son histoire romaine n'a pas terni l'excellente image dont il bénéficie. "Ce qu’il a réussi à faire, c’est de donner à des clubs une réelle ambition et repartir sur de nouvelles bases. C’est quelqu’un qui n’a peur de rien. Pour Marseille, c’est bien. Quand on réussit à Rome, on peut aller presque partout. Je pense qu’il a tout ce qu’il faut pour supporter la pression, qui était à Rome mille fois supérieure à ce qu’elle est à Marseille", continue Raymond Domenech.
"Il n'a besoin de personne". Dans sa tâche, l’ancien coach du Losc sera bientôt accompagné d’un directeur sportif. Les noms espagnols de Monchi (Séville FC) ou Andoni Zubizaretta, ancien du FC Barcelone, circulaient jeudi. "Sur le court terme, Rudi n’a besoin de personne", estime Raymond Domenech. "Il a souvent tout géré dans les clubs où il était et il sait fonctionner tout seul."
"Ça ne se fait pas d'un coup de baguette magique". Si l'entraîneur de 52 ans ne manque pas d’ambition, c'est aussi le cas de Frank McCourt. Le nouveau propriétaire américain du club veut "une équipe qui vise le titre chaque saison", confiait-il lors de sa présentation. "Après, le PSG, pour réussir, ils ont investi, ils ont acheté des joueurs de haut niveau. Ça ne se fait pas comme ça, d’un coup de baguette magique", tempère Raymond Domenech. "En ne se trompant pas sur les premiers transferts qu’ils vont faire, ils ne vont pas être champions l’année prochaine, mais ils peuvent être européens. En étant européen, on prend une autre dimension financière et médiatique, ce qui permet de faire venir des joueurs d’un niveau un peu supérieur. Cela se construit petit à petit."
"Une opportunité qu’il ne faut pas laisser passer". Une révolution en cent jours, comme espérée par "l'Américaing" paraît donc peu probable pour Raymond Domenech. "Cent jours, c’est Napoléon qui a fait ça, non ? Il a fini à Sainte-Hélène", sourit-il. "Mais honnêtement, c’est bien qu’il y ait un investisseur qui vienne, qui donne cette impulsion, qu’il y ait un concurrent à Paris, à Lyon, à Monaco. Pour le football français, c’est une opportunité qu’il ne faut pas laisser passer". Le choc face au PSG, dimanche au Parc des Princes, arrive tout de même peut-être un peu prématurément…