La presse quotidienne revient évidemment ce vendredi sur l'investiture de Donald Trump.
Ce matin en Une de vos journaux la mèche blonde est partout.
Sur le dessin de Kak, en Une de l’Opinion, Donald Trump met la main aux fesses de la statue de la liberté en lançant "allez, au boulot".
Le Figaro : Le jour où tout commence pour le président Trump.
Libération : C’est parti !
Le Parisien : Le Président pas normal.
Vendée Globe
Il y a tout de même des hommes qu’on a envie d’admirer. Certains ont préféré consacrer leur Une à Armel Le Cléac’h. Maître des mers, héros, roi du globe. "On sait depuis Platon, écrit Arnaud de la Grange dans Le Figaro, qu’il y a trois sortes d’homme, les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer". Et que regardons-nous quand nous les admirons ? D’abord la mer, dernier espace d’entière liberté. Et puis ces hommes qui nous font rêver, un peu comme jadis les pilotes de l’Aéropostale. "Dans ces deux aventures, la même alchimie du risque et du dépassement de soi, le combat charnel avec les éléments, le mariage entre la technique et la poésie du monde". Toute époque a besoin de héros. La nôtre n’a gardé que ceux-là.
Trump
Le retour à terre est brutal. Bien sûr, tous les commentateurs glosent sur ce président imprévisible, trivial, inexpérimenté. "Oui mais voilà, écrit Nicolas Beytout dans L’Opinion, Donald Trump devient ce vendredi le président légitimement élu des États-Unis. Il faut donc s’y faire". D’autant que, comme le note Christophe Lucet, dans Sud Ouest, "quand le Donald parle des emplois perdus qu’il saura reconquérir, fustige la tyrannie des minorités, il touche la cible". Dans Le Figaro, Guillaume Perrault s’amuse de ces 65 millions d’électeurs de Hillary Clinton traumatisés. "Victoire de Trump : comment en parler aux enfants, a-t-on pu lire très sérieusement dans l’hebdomadaire The Newyorker, comme si les enfants venaient de voir King Kong escalader l’Empire State Building. De nombreux sites de médias accueillaient des psychiatres qui offraient leurs conseils pour des cas pratiques. Par exemple : vous êtes étudiante en postcolonial studies à Berkeley et vous découvrez que papounet, dans votre ville natale de l’Ohio, a voté Trump. Et en plus, mummy aussi, alors qu’elle écoutait Joan Baez dans sa jeunesse. Que faire face à une telle trahison ? Vous sentez-vous assez forte pour continuer à parler à vos parents et passer Thanksgiving chez eux ? Si vous faites preuve d’un courage aussi bouleversant, veillez à vous protéger. Tracez tout de suite une ligne rouge en expliquant à mum et dad qu’ils doivent respecter vos sentiments". Oui, toute opinion divergente est un manque de respect. Sauf pour qualifier de déplorables les électeurs de son concurrent. Heureusement, sur les réseaux sociaux, les algorithmes garantissent de ne jamais être mis en contact avec un citoyen qui ne partage pas vos goûts. D’où le traumatisme de voir Donald Trump entrer à la Maison Blanche.
Algorithmes et justice
Le Monde nous raconte que les algorithmes s’appliquent maintenant aux décisions de justice et permettent de les comparer. Le risque, c’est de faire ressortir la fragilité de cette justice quand une Cour A et une Cour B ne disent pas toujours la même chose. Mais à terme, ce sont des possibilités de prédiction en fonction de la jurisprudence. Et peut-être un jour un ordinateur pour remplacer le juge.
Primaires
On va passer aussi vite que les journaux. Ce matin, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est en Une de Marianne et de VSD. Et c’est Emmanuel Macron qui occupe l’éditorial politique des Échos. Et le titre du Monde : présidentielle : le PS risque l’effacement.
Pénurie de beurre
Le Parisien nous alerte. Les fabricants de biscuits bretons manquent de beurre. C’est le récit d’une aberration. Pendant 20 ans, les autorités sanitaires ont jeté l’anathème sur les graisses animales. On a donc incité les paysans à choisir des vaches génétiquement sélectionnées pour produire du lait moins gras et insipide. Aujourd’hui, on s’aperçoit que les huiles végétales posent problème et que le beurre est un aliment sain. Trop tard. Le cours du beurre a augmenté de 45,5% en 2016.
VSD nous consacre une page à nous, les journalistes. Un florilège de ces phrases aberrantes, de ces boulettes réjouissantes qui émaillent nos journaux. "Poursuivi par des gendarmes, il finit par s’engager dans un cul de jatte". "Hélas, ce matin-là, il devait se réveiller mort". "Les neuf coureurs s’enfilent alors dans un souterrain". "Mais déjà, le bâtiment calciné n’avait plus forme humaine". Mais pour les titres "Trump à la Maison Blanche", ce n’est pas une boulette.