Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Macron à la recherche du swing façon Tiger Woods
Il aura préparé son coup tard dans la nuit, personne n’osait vraiment y croire, "du jamais vu", "un géant est de retour". Non il ne s’agit pas d’Emmanuel Macron, mais des mots choisis par l’Équipe pour saluer la victoire du golfeur Tiger Woods ce dimanche au tournoi d’Augusta après 11 ans d’absence. Ceci dit pour Macron qui parlera ce lundi soir à 20 heures, ce sera sportif aussi ! "Ça passe ou ça casse", titre Le Dauphiné Libéré. Pas de grand chelem pour le chef de l’État mais un grand dilemme en Une de Libération qui se demande si c’est un président plutôt à droite ou plutôt social qui prendra la parole. "Macron à la recherche de l’effet Waouh", choisit l’Opinion, comment trouver le swing qui sidérera les Français ? Et les éditorialistes de la presse régionale ne sont pas en reste qui dramatisent à l’excès l’allocution de ce lundi soir comme si la survie de tout un pays en dépendait "Une sorte de quitte ou double", Le Midi Libre. "Macron n’aura pas de seconde chance", la nouvelle république. "Au pied du mur", le Républicain Lorrain. Mais revenons à L’Équipe qui donne à ses lecteurs et au Président les clés du succès de Tiger Woods le sportif ressuscité "Plus humain, plus souriant, plus vulnérable, il a su s’arracher à la meute de ses poursuivants pour réussir le plus stupéfiant des come-back". Macron en rêve, Tiger Woods l’a fait.
Nom de code de l’opération Hercule, l’État pourrait renationaliser EDF
Peut-être le Président en parlera-t-il ce soir. En tous cas, "le calendrier est arrêté", assure le Parisien Aujourd’hui en France. L’Etat réfléchit à une réorganisation d’EDF privatisé en 2004. La raison ? 37 milliards de dettes mais surtout 100 milliards d’investissement à venir et le casse-tête de la gestion des déchets nucléaires. Que pourrait faire l’État ? Nationaliser les activités que le président estime régaliennes comme la production d’énergie nucléaire, la commercialisation et les barrages tout en conservant dans le secteur privé les autres activités. L’objectif faire cesser le yoyo des prix. L’État attend d’EDF une proposition de réorganisation à la fin de l’année. Le Parisien Aujourd’hui en France parle d’un big bang.
On ne dira plus fils de pub mais plutôt fils à datas
Un autre big bang s’annonce en Une des Echos dans le secteur publicitaire avec le rachat par Publicis de l’Américain Epsilon spécialisé dans l’analyse du comportement des consommateurs à partir de leurs données, de leurs datas. Même si dans les Échos, Arthur Sadoun le patron de Publicis se défend de changer de métier et explique que son job c’est la création, ce rachat pour 4,4 milliards d’euros revient à faire entrer dans le groupe 3700 datas scientistes, le data scientist c’est un nouveau métier. C’est l’expert qui sait trier les données collectées sur les consommateurs pour aider les marques à cibler leurs offres. Désormais on ne dira plus fils de pub mais plutôt fils à datas.
Frigidaire ressuscité
La marque créée il y a un siècle est relancée en France où elle a disparu depuis 20 ans par le suédois Electrolux. Relancer Frigidaire c’est ressusciter la France des DS et du Général de Gaulle, la France des 30 glorieuses, c’est des couleurs, des chromes et donc surfer sur la vague rétro.
L’arctique zone de toutes les convoitises
Et puisqu’on parle du froid, c’est Ouest France qui fait ce matin la Une sur la ruée vers l’Arctique, nouvel Eldorado énergétique qui aiguise les appétits des compagnies gazières et pétrolières après un colloque qui s’est tenu la semaine dernière à St Petersbourg. Pourquoi ils s’y précipitent ? 13% des réserves mondiales de pétrole, 30% des réserves de gaz. Ils y courent également parce que la glace est plus fragiles rendant la prospection plus facile tandis que la zone devient une voie maritime toujours plus rapide entre l’Asie et l’Europe. On marche sur la tête. La glace fond et on cherche toujours plus de pétrole. L’Arctique surveillée comme le lait sur le feu par Poutine, lisez ce matin Ouest France pour comprendre pourquoi le futur de la planète se joue aussi sous cette latitude.
Lait cru, lait pasteurisé, la fin du feuilleton ?
On termine avec une guerre qui va peut-être finir. David Abiker parle de la guerre que se mènent depuis des années les fabricants de Camembert au lait cru, le vrai, contre ceux qui prétendent faire du Camembert avec du lait pasteurisé. Les premiers considèrent les seconds comme des hérétiques assoiffés de profits. Le Figaro évoque ce matin le désarmement d’une zone de conflit à savoir l’appellation d’origine protégée, enjeu de tous les combats. L’authentique Camembert pourrait y cohabiter avec le Camembert au lait pasteurisé en mentionnant sur ses boites "véritable Camembert, au lait cru, moulé à la louche". En contrepartie, les industriels baptiseraient "cœur de gamme" leur Camembert fabriqué avec des robots et emploieraient 30% de lait de vache normande. À ce prix, la paix pourrait intervenir en 2021. À côté de cette bataille de titan dont le graal est le goût, la série Game of Thrones est un conte pour enfant.